Paris (awp/afp) - Le spécialiste français de la gestion de l'eau et des déchets Suez, dont la gouvernance va être prochainement renouvelée, s'est montré confiant pour l'exercice 2019, après un premier trimestre marqué une solide dynamique commerciale.

Entre janvier et mars, le groupe a dégagé un bénéfice opérationnel (Ebit) de 293 millions d'euros, en progression de 5,3% pour un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros, en croissance de 3,8%.

"Ce début d'année a été incontestablement dynamique", a souligné le directeur financier de Suez, Jean-Marc Boursier, lors d'une conférence téléphonique.

"Les résultats sont arfaitement en ligne avec nos perspectives 2019", a-t-il ajouté.

A données comparables (périmètre et changes constants), l'indicateur qui sert de référence aux objectifs du groupe, l'Ebit est en hausse de 3,3% et le chiffre d'affaires de 3,7%.

A la Bourse de Paris, les actionnaires semblaient approuver ces chiffres trimestriels. Vers 09H15 (07h15 GMT), le titre de Suez prenait 1,51% à 12,42 euros dans un marché en légère hausse.

Dans le détail, la division "Water Technologies and Solutions", qui regroupe les activités dans l'eau industrielle, dont celles rachetées à l'américain GE (+12,7% à 556 millions d'euros), et celle dédiée à l'international (+7,1% à 945 millions d'euros) se sont particulièrement illustrées.

La branche "Recyclage et valorisation Europe" a progressé de 3,3% à 1,6 milliard d'euros, dans "un environnement de prix plus favorable".

En revanche, l'activité de la division "Eau Europe" a légèrement reculé (-2,1% à 1,1 milliard).

"En France, les volumes et les tarifs ont été bien orientés, à la hausse tous les deux", tandis qu'en Espagne "la conclusion de nouveaux projets a été gelée et les indexations tarifaires plus mesurées dans un contexte de prochaines élections", a expliqué M. Boursier.

"Prime exceptionnelle"

Par ailleurs, le résultat trimestriel "tient compte du versement de la prime exceptionnelle que nous avons accordée à 21.000 salariés français, ceux dont les salaires sont inférieur à 2.500 euros bruts, pour un montant de 7 millions d'euros", a indiqué M. Boursier.

Le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi la reconduction de la prime exceptionnelle défiscalisée, l'une des mesures d'urgence présentées en décembre en réponse à la crise des "gilets jaunes".

Interrogé sur un nouveau versement en 2020, le directeur financier de Suez a répondu que le groupe verrait "à ce moment-là".

Malgré un "environnement plus volatil", Suez a confirmé ses objectifs annuels.

Pour 2019, le groupe vise notamment une progression de son chiffre d'affaires comprise en 2% et 3% et une hausse de 4% à 5% de son résultat d'exploitation Ebit (en organique, à périmètre et changes constants).

"La solidité de notre performance, notre fort dynamisme commercial et la perspective de nouveaux contrats que nous débuterons dans les prochaines semaines nous donnent pleine confiance dans l'atteinte" de ces objectifs, a commenté M. Boursier.

Suez compte également sur "la réalisation d'au moins 200 millions d'euros d'économies de coûts" et sur "la matérialisation des synergies d'intégration" de la division Water Technologies and Solutions pour l'aider à réaliser ses ambitions.

Le groupe devrait également voir ses chiffres grossir grâce au règlement d'un de ses différends avec l'Argentine.

Il vient de toucher une indemnité de 220 millions d'euros en réparation de la résiliation d'un contrat décidée unilatéralement par le gouvernement argentin en 2006. "Il s'agit d'une excellente nouvelle, dont nous nous réjouissons", a souligné M. Boursier.

La somme sera traduite dans les comptes de Suez au premier semestre.

Le groupe réunira bientôt ses actionnaires à l'occasion de son assemblée générale, prévue le 14 mai.

A l'issue de cette réunion, l'actuel directeur général de Suez, Jean-Louis Chaussade doit remplacer Gérard Mestrallet à la présidence du conseil d'administration du groupe.

Son mandat actuel d'administrateur prenant fin en mai 2020, il devra être remis au vote l'an prochain pour le confirmer ou non à la présidence du conseil.

De son côté, Bertrand Camus, actuel patron des régions Afrique, Moyen-Orient, Inde, Asie et Pacifique, succèdera à M. Chaussade à la direction générale.

Le futur patron doit dévoiler, dans le courant de l'année, son plan de développement.

afp/fr