PRAGUE (awp/afp) - La République tchèque, où pour réclamer le départ du Premier ministre Andrej Babis a eu lieu dimanche la plus importante manifestation depuis la chute du régime communiste en 1989, est membre de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004.

Premier ministre mis en examen

Après la victoire du mouvement centriste ANO aux législatives de novembre 2017, le milliardaire populiste d'origine slovaque Andrej Babis a été nommé au poste de Premier ministre par le président pro-russe, pro-chinois, hostile à l'immigration, Milos Zeman.

M. Babis a d'abord formé un gouvernement minoritaire comprenant des experts sans parti, mais ce cabinet n'a pas obtenu la confiance du Parlement.

M. Babis, dont le mouvement ANO dispose de 78 sièges parlementaires sur 200, a ensuite composé son deuxième gouvernement minoritaire avec les sociaux-démocrates CSSD, qui n'a pu obtenir la confiance du Parlement que grâce au soutien tacite du parti communiste KSCM, le 12 juillet 2018, un choix sans précédent depuis la chute du communisme.

Fondateur du groupe agro-alimentaire Agrofert dont il s'est formellement séparé en 2017 par le biais de fonds fiduciaires, M. Babis a été mis en examen l'an dernier dans une affaire de détournement présumé de deux millions d'euros de fonds européens.

Il se trouverait par ailleurs en situation de conflit d'intérêts entre ses activités politiques et ses affaires, selon des projets de rapport d'audit de la Commission européenne.

Reprise économique

Fortement dépendante de l'industrie automobile et des exportations vers la zone euro, l'économie tchèque, sortie d'une longue crise en 2013, affiche une croissance solide qui a atteint 4,5% en 2017 puis 2,9% en 2018.

La production des voitures de tourisme en République tchèque (Skoda, Hyundai, TPCA) a augmenté de 1,7% en 2018 par rapport à l'année précédente, atteignant un nouveau record de 1.437.396 unités. Il s'agissait d'une cinquième année consécutive de hausse pour ce secteur clé du pays.

Le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau en deux décennies, s'établissant à 2,6% en juin 2019.

UE, Otan, Schengen

Premier pays de l'ex-bloc communiste à être admis à l'OCDE en novembre 1995, la République tchèque a adhéré en 1999 à l'Alliance atlantique et a rejoint l'UE en 2004. Membre de l'espace Schengen, le pays est resté en dehors de la zone euro, gardant la couronne tchèque.

La partition en 1993

En 1918, les Slaves de l'Ouest s'émancipent de la tutelle austro-hongroise. Le nouveau pays composé de Slovaques et de Tchèques prend le nom de Tchécoslovaquie. Mais en 1938, l'Allemagne nazie annexe les Sudètes, puis en 1939 la Bohême et la Moravie tandis que la Slovaquie devient un Etat satellite du IIIe Reich.

La Tchécoslovaquie se reconstitue en 1945. En février 1948, le "coup de Prague" communiste fait tomber le pays dans le giron de l'URSS.

Après l'épisode du "Printemps de Prague" (1968) sévèrement réprimé par Moscou et ses alliés, débute en novembre 1989 la "Révolution de Velours" qui met fin à la domination soviétique et porte le dissident et dramaturge Vaclav Havel à la présidence du pays.

Le 1er janvier 1993, la partition du territoire donne naissance à deux Etats distincts: la Slovaquie (République slovaque) et la Tchéquie (officiellement baptisée République tchèque) dont Vaclav Havel devient, en février 1993, le premier président.

Prague, joyau architectural

Privé d'accès à la mer, ce pays d'Europe centrale comptant 10,6 millions d'habitants est entouré par la Pologne, la Slovaquie, l'Autriche et l'Allemagne.

Haut lieu du tourisme, sa capitale Prague abrite un centre historique inscrit en 1992 au patrimoine mondial de l'Unesco. Dominée par l'imposant château de Prague, la Vieille ville traversée par la Vltava regorge de joyaux architecturaux, palais baroques ou Renaissance, églises gothiques, bâtiments art-déco... retraçant près de mille ans d'histoire.

Chaque année, des millions de visiteurs se pressent sur le pont Charles, chef d'oeuvre médiéval orné d'une trentaine de statues et dont la première pierre fut posée le 9 juillet 1357 par le roi de Bohême et empereur germanique Charles IV.

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