(Précisions)

WASHINGTON, 20 décembre (Reuters) - Le département américain de la Justice a dévoilé jeudi l'acte d'accusation de deux ressortissants chinois soupçonnés d'avoir piraté les systèmes informatiques de nombreuses entreprises et services publics américains, dont la Marine et la NASA.

Les deux hommes, identifiés sous les noms de Zhu Hua et de Zhang Jianguo, auraient dérobé des données commerciales et technologiques confidentielles. Selon l'administration américaine, ils travaillaient pour le compte du ministère chinois de la Sécurité publique.

Londres et Washington ont par ailleurs accusé jeudi Pékin de violer les accords sur le cyberespionnage à des fins commerciales conclus en 2015.

Outre l'US Navy et la National Aeronautics and Space Administration, plusieurs acteurs de l'aéronautique et de l'aérospatiale ont été visés, selon l'acte d'accusation.

Des entreprises du secteur bancaire et financier, des télécommunications, de l'électronique grand public, de l'industrie pharmaceutique, des technologies de production et de prospection pétrolière et gazière ont aussi été touchées.

"L'objectif de la Chine est tout simplement de remplacer les Etats-Unis en tant que première puissance mondiale et ils (les Chinois) utilisent des méthodes illégales pour y parvenir", a déclaré Chris Wray, directeur du FBI, lors d'une conférence de presse.

"Aucun pays ne représente une menace à long terme plus importante et plus grave", a-t-il ajouté.

"Cette campagne montre que des membres du gouvernement chinois ne respectent pas les engagements pris par la Chine envers le Royaume-Uni dans le cadre d'un accord bilatéral de 2015", déplore quant à lui le gouvernement britannique dans un communiqué.

Ces intrusions entrent dans le cadre d'une campagne baptisée Cloudhopper. D'après les autorités américaines et britanniques, elle consistait à pénétrer les réseaux de prestataires de services informatiques pour s'attaquer à leurs clients. Parmi les victimes du secteur informatique, figurent Hewlett Packard Enterprise et IBM, selon une sources proche de l'enquête.

Les pirates à l'origine de l'opération, qui dure depuis plusieurs années, se sont introduits à de nombreuses reprises dans les réseaux d'HPE et d'IBM, et y ont été actifs parfois pendant des semaines, voire des mois, a-t-on précisé de source informée. IBM a ouvert une enquête cet été et HPE, début 2017.

Les relations diplomatiques et commerciales déjà tendues entre Washington et Pékin se sont encore détériorées récemment avec l'arrestation à la demande des Etats-Unis de Meng Wanzhou, directrice financier du géant chinois des télécommunications Huawei Technologies à Vancouver. (Diane Bartz, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)