L'Information Commissioner's Office (ICO), l'organe britannique de protection des données personnelles, a proposé lundi d'infliger au groupe britannique une pénalité représentant 1,5% du chiffre d'affaires en 2017 de sa compagnie British Airways en raison des mesures de sécurité jugées insuffisantes.

La compagnie aérienne a annoncé son intention de faire appel de cette décision fondée sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne, entré en vigueur l'an dernier.

Le RGPD prévoit des amendes pouvant représenter jusqu'à 4% du chiffre d'affaires total d'une entreprise reconnue coupable d'infraction à ce texte.

L'attaque du site internet de British Airways a permis de rediriger le trafic vers un site frauduleux où les informations des clients, comme les identifiants de connexion, les données de cartes de paiement et de réservations, ainsi que les noms et adresses, ont pu être collectés, a déclaré l'ICO.

"Les données personnelles des utilisateurs sont justement personnelles", a souligné Elizabeth Denham, commissaire à l'ICO.

"Lorsqu'une organisation ne parvient pas à les protéger vis-à-vis d'une perte, d'un dommage ou d'un vol, c'est plus qu'un désagrément. C'est la raison pour laquelle la loi stipule clairement qu'on doit prendre soin des données personnelles qui sont confiées", a-t-elle ajouté.

Alex Cruz, le PDG de British Airways, s'est dit "surpris et déçu" par l'amende proposée par l'ICO.

"British Airways a réagi rapidement à un acte délictueux visant à voler des données de clients", a-t-il déclaré, ajoutant que son groupe n'avait trouvé aucune preuve de fraude ou d'activité frauduleuse sur des comptes en rapport avec le vol.

Willie Walsh, le directeur général de IAG, a déclaré que British Airways entreprendrait des démarches auprès de l'ICO concernant cette pénalité.

"Nous avons l'intention de prendre toutes les mesures appropriées pour défendre vigoureusement la position de la compagnie aérienne, y compris en faisant appel de la décision si besoin", a-t-il dit.

Pour Gerald Khoo, analyste chez Liberum, si IAG dispose de liquidités suffisantes pour régler cette amende, la pénalité "reste importante".

L'action IAG, qui a perdu près de 2% après cette annonce dans les premiers échanges à Londres, reculait de 0,85% vers 10h25 GMT.

(Paul Sandle et James Davey à Londres, Noor Zainab Hussain à Bangalore; Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Paul Sandle