A la suite de cette précision, le titre du constructeur automobile allemand est indiqué en repli de 3,6% dans des échanges d'avant-Bourse, selon le courtier Lang & Schwarz. De son côté, l'action BMW est vue en baisse de 2,3%.

"Nous ne pensons pas que Daimler sera le seul le constructeur à abaisser ses prévisions, d'autres sont également, à des degrés divers, exposés aux tendances évoquées par Daimler", ont déclaré les analystes de Morgan Stanley.

Les exportations de SUV de BMW en provenance des Etats-Unis pourraient être affectées et des tests de certification des véhicules plus sévères toucheront par ailleurs tous les constructeurs européens dans la seconde moitié de cette année, ont-ils ajouté.

Daimler anticipe désormais pour cette année un résultat d'exploitation à un niveau légèrement inférieur à celui de l'an dernier, contre une légère hausse attendue précédemment, a annoncé le groupe dans un avis boursier.

Le président américain Donald Trump menace d'interdire les voitures haut de gamme allemandes aux Etats-Unis et pourrait imposer des droits de douane de l'ordre de 20 ou 25% sur les modèles importés au nom de la "sécurité nationale" des Etats-Unis.

Il a par ailleurs promis d'imposer des droits sur jusqu'à 200 milliards de dollars de produits chinois. La Chine a prévenu qu'elle riposterait en imposant à son tour des taxes sur les produits américains et cela pourrait concerner les SUV Mercedes-Benz expédiés en Chine depuis l'Alabama.

De son côté, le président du directoire de Volvo Cars a averti mercredi que les droits de douane pourraient remettre en question le projet du constructeur automobile, contrôlé par le chinois Zhejiang Geely, d'embaucher jusqu'à 4.000 salariés dans sa nouvelle chaîne de montage de Caroline du Sud.

IMPACT BOURSIER

Les titres d'un large éventail de sociétés ont fluctué ces dernières semaines, alors que les investisseurs cherchent à déterminer si leurs résultats seront affectés par la politique commerciale protectionniste de l'administration Trump.

Daimler est l'une des plus importantes sociétés de dimension mondiale à revoir en baisse sa perspective de bénéfice en évoquant les tensions sur le commerce mondial.

Même si les droits de douane ne sont pas encore appliqués, Daimler s'attend à ce qu'il le soient et à ce que les constructeurs ne puissent pas répercuter les hausses de prix à leurs clients.

"Des ventes moins nombreuses que prévu de SUV et des coûts supérieurs aux attentes, qui ne seront pas entièrement répercutés dans les prix de vente, doivent être envisagés en raison de taxes à l'importation plus élevés sur les véhicules américains", écrit le groupe dans son document.

Daimler a ajouté qu'un nouvelle procédure de certification des véhicules affecterait les ventes au second semestre et a averti que les résultats de sa division Mercedes-Benz Vans seraient touchés par des rappels de véhicules à moteurs diesel.

Fin mai, la KBA, autorité de tutelle du secteur automobile en Allemagne, a ordonné à Daimler de rappeler des fourgons Mercedes Vito 1,6 litre diesel Euro 6, qu'elle soupçonne d'être équipés de logiciels illicites. Daimler a dit vouloir déposer un recours contre cette décision.

En conséquence, le résultat d'exploitation de la division Mercedes-Benz Cars serait désormais légèrement inférieur à celui de l'année précédente, et nettement inférieur à celui de l'année précédente dans la division fourgonnettes, a précisé Daimler.

En Bourse, les actions des constructeurs automobiles sud-coréens ont dévissé jeudi matin et celles de leurs homologues japonais ont également terminé en baisse.

La plupart des constructeurs automobiles japonais et sud-coréens n'exportent pas en Chine des véhicules fabriqués aux Etats-Unis. La plupart des modèles vendus en Chine sont assemblés localement via des coentreprises ou proviennent d'autres localités d'Asie.

Mais les analystes ont noté que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine suscitaient des inquiétudes quant aux répercussions sur d'autres pays.

"Les sud-coréens disposent de parts plus importantes au niveau des importations de véhicules aux Etats-Unis que leurs homologues, ce qui les rend vulnérables à d'éventuels droits de douane américains", observe Kwon Soon-woo, analyste chez SK Securities.

L'action Kia Motors a terminé sur un repli de 2,22% à la Bourse de Séoul et le titre Hyundai Motors a abandonné 1,93%, tombant à un creux de 28 mois.

A Tokyo, Toyota a reculé de 0,7%, Nissan de 0,19% et Honda de 0,35%.

(Juliette Rouillon et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Edward Taylor