LafargeHolcim (+0,92% à 40,79 euros) envisagerait la cession de sa filiale en Indonésie, un pays dans lequel seul le suisse Holcim opérait avant la fusion. Selon Bloomberg, le cimentier franco-suisse aimerait retirer 2 milliards de dollars de cette vente. L'agence de presse ajoute que les acheteurs potentiels seraient les chinois CNBM et Anhui Conch mais aussi des cimentiers locaux comme Siam City Cement (Thaïlande), Siam Cement Group (Thaïlande) et Ultratech (Inde). Contactée par AOF, une porte-parole de LafargeHolcim a indiqué que le groupe ne "commente pas les rumeurs".

Dans ses comptes, LafargeHolcim reporte seulement la zone Asie-Pacifique où il a enregistré au premier trimestre une croissance de 9,4% de ses ventes et de 11,5% de son Ebitda récurrent. Selon Bernstein, la filiale indonésienne du groupe affiche un Ebitda récurrent de 100 millions de dollars mais sa performance "normalisée" mérite d'être le double. Si le prix de 2 milliards de dollars se confirmait, il s'agirait donc d'une valorisation à 10 fois l'Ebitda récurrent de la filiale, ce que Bernstein juge correct. Le broker calcule toutefois que le produit net qui remonterait chez LafargeHolcim serait de 1,1 milliard de dollars seulement en prenant en compte une dette de 630 millions de dollars et le fait que le cimentier ne détient que 80,6% de sa filiale indonésienne.

"Une telle transaction serait la première étape vers les 2 milliards de francs suisses de cessions d'actifs prévues par le groupe d'ici au premier trimestre 2019", commente Bernstein.

Hier, Oddo BHF disait s'attendre à une grande opération de nettoyage des portefeuilles des cimentiers européens dans les pays émergents. "Au-delà des surcapacités cimentières et de la concurrence exacerbée d'acteurs à bas coûts, les cimentiers connaissent des difficultés non négligeables pour remonter le cash piégé dans les pays émergents", expliquait l'analyste. Concernant précisément LafargeHolcim, Oddo BHF évoquait un possible désengagement du Liban, de la Jordanie, de la Zambie, du Zimbabwe, du Kenya, de l'Equateur, de l'Argentine ou encore de la Malaisie.