Vers 09h45 GMT, la livre sterling cède 1,34% contre la devise américaine à 1,2828 dollar et 1,44% contre l'euro à 1,1318.

La devise britannique avait terminé en hausse mercredi après l'annonce par Theresa May qu'elle avait obtenu le soutien de ses principaux ministres sur l'accord négocié avec Bruxelles en vue du Brexit.

Le ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, a présenté jeudi matin sa démission, estimant que le plan de May menace l'intégrité du Royaume-Uni.

La secrétaire d'Etat au Travail et aux retraites, Esther McVey, lui a emboîté le pas.

Ces démissions faisaient suite à celle de la ministre chargée de l'Irlande du Nord, Shailesh Vara.

Le parti unioniste nord-irlandais DUP, dont les députés permettent à Theresa May de s'appuyer sur une majorité parlementaire, votera "assurément" contre le projet d'accord de Brexit trouvé avec l'Union européenne, a par ailleurs déclaré jeudi l'un des élus de ce parti.

"La première ministre May n'est pas sortie d'affaire et les mouvements sur les cours laissent penser que le marché des changes se méfie du résultat final", a commenté John Marley, analyste change chez Smart Currency Business.

Les inquiétudes quant aux répercussions d'un Brexit désordonné sur la croissance de l'économie britannique ont entraîné une baisse des rendements sur les emprunts d'Etat du pays.

Le rendement des "gilts" à 10 ans cède 12 points de base, son plus fort recul en une séance depuis le mois de mai, et plonge sous le seuil de 1,40%, à 1,3840.

Sur le marché monétaire, les contrats à terme impliquent qu'une possible hausse de son taux directeur par la Banque d'Angleterre (BoE), qui était anticipée avant la fin de l'année prochaine, est désormais décalée à 2020.

Si la Bourse de Londres résiste à la faveur de la baisse de la livre, susceptible de profiter aux grandes entreprises internationales largement représentées dans son indice de référence FTSE 100, en hausse de 0,32% vers 10h00 GMT, les banques sont en forte chute.

Si le projet d'accord sur le Brexit prévoit déjà de limiter les conditions d'accès du secteur financier britannique aux marchés de l'Union européenne, un Brexit sans accord serait potentiellement encore plus pénalisant.

Vers 09h45 GMT, Barclays cède plus de 6,6%, Royal Bank of Scotland près de 6% et Lloyds Banking Group 4,5%.

(Saikat Chatterjee, Abhinav Ramnarayan, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)