Bien que les marchés pétroliers aient été globalement stables sur le mois d’octobre, les tensions croissantes au Moyen-Orient, cristallisées autour du dossier iranien et de la crise kurdo-irakienne pourraient changer la donne dans les prochains mois. L’opposition entre le gouvernement irakien et les indépendantistes kurdes d’Irak pourrait impacter la production locale à terme, celle-ci étant estimée à 750 000 barils par jour. Les observateurs restent néanmoins conscients qu’aucun parti n’a intérêt à ce que l’activité des champs de la région de Kirkouk soit interrompue. Les investisseurs surveillent par ailleurs la situation iranienne, alors que Donald Trump a refusé de certifier le fait que Téhéran respecte ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire iranien.

En outre, dans le sillage de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) qui avait déjà relevé ses prévisions de demande mondiale, l’OPEP a estimé dans son dernier rapport que la demande pour son pétrole en 2018 devrait être plus vigoureuse que prévue. Celle-ci atteindra 33,06 millions de barils par jours l’an prochain. Il s’agit de sa troisième révision consécutive à la hausse.

L’AIE souligne dans une note mensuelle les efforts du cartel pétrolier dans le cadre du rééquilibrage de l’offre et de la demande mondiale. Les membres de l’OPEP ont ainsi respecté les accords de production à hauteur de 86% selon les données de Reuters. Il convient de noter que le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, confirme dans ce contexte que les quotas de production pourraient être renouvelés de neuf mois, ces derniers étant prévus pour durer jusqu’en mars 2018. Cette possibilité sera notamment discutée lors de la prochaine réunion de l’OPEP le 30 novembre prochain.

Reste à appréhender la production des pays non-membres de l’OPEP. Le cartel se montre également confiant sur ce point, en indiquant que la croissance de l’offre en provenance des schistes américains devrait fléchir en 2018, sous l’effet d’une baisse des rendements dans les forages.

En unité de temps hebdomadaires, le cours du Brent n’a encore pu s’affranchir de manière durable de la ligne des 57 USD. Celle-ci cristallise la nervosité des marchés pétroliers où les opérateurs restent en quête d’un cap. Les acheteurs attendront ainsi une clôture hebdomadaire au-dessus de ce seuil majeur pour ouvrir des positions longues et viser un rattrapage en direction des 60 euros dans un premier temps.