L’OPEP+, une alliance hétéroclite au regard des seuils de rentabilité. L’EIA s’intéresse dans l’une de ses notes mensuelles à la résistance des pays membres de l’OPEP+ face à la baisse des prix pétroliers. Le but de l’étude, basée sur les données du FMI, est de mettre en lumière les disparités en termes de prix d’équilibre satisfaisant chaque membre, qui doivent pourtant s’entendre pour équilibrer le marché (ou du moins limiter les déséquilibres).

Alors que les prix d'équilibre pour une compagnie pétrolière se réfèrent généralement au prix minimum du pétrole requis pour qu'un puits soit rentable, ils sont calculés d’une manière bien différente à l’échelle d’un pays. On peut retenir deux mesures : le breakeven fiscal et le breakeven externe, qui correspondent au prix du pétrole minium pour qu'un gouvernement (dans le cas d'un point mort fiscal) ou une économie (dans le cas de un seuil de rentabilité externe) puisse couvrir ses dépenses.

En tenant compte de ces deux mesures, l’Arabie Saoudite a besoin d’un baril de brut à 63 USD pour répondre à ses besoins immédiats et équilibrer son budget, contre 42 USD pour la Russie, qui tend à abaisser son point mort d’année en année. De quoi mieux appréhender le rapport de force au sein du cartel élargi et les motivations de chacun à poursuivre les mesures de restriction d’offre.

A noter l’évolution chaotique du "breakeven" de l’Iran, qui augmente mécaniquement du fait de la chute des exportations nationales.

Cas d’école d’une corrélation négative.  Le cours de l’or a toujours le vent en poupe, malgré l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués. Si cette performance de l’or peut paraître paradoxale à première vue, il convient de garder à l’esprit que la relique barbare brille lorsque les rendements des actifs sans risque fléchissent. C’est justement le cas des obligations d’Etats qui délivrent pour la plupart des rendements réels négatifs (c’est désormais le cas pour le 10 ans US, voir le graphique ci-dessous).

Autrement dit, plus les rendements réels sont mauvais, plus l’or est attractif, puisque, pour un même degré de liquidité, le métal doré ne délivre aucun rendement, en plus de n’être adossé sur la dette d’aucun Etat. Que demander de mieux ?

Evolution du cours de l’or (échelle de gauche) et du taux réel du 10 ans US (échelle de droite) – source : Trésor Américain, World Gold Council