Zurich (awp) - Novartis et Amgen ont décroché auprès de l'Administration sanitaire américaine (FDA) une homologation pour un nouveau type de traitement préventif contre les migraines chroniques ou épisodiques. L'Aimovig (erenumab), découvert par le laboratoire américain, a fait l'objet d'un développement conjoint avec la multinationale rhénane dans le cadre d'une collaboration portant également sur un produit expérimental contre la maladie d'Alzheimer, rappelle un communiqué commun des deux sociétés.

Le médicament sera commercialisé aux Etats-Unis conjointement par Novartis et Amgen. Ce dernier conserve en outre les droits pour le Japon, alors que son partenaire bâlois pourra distribuer la substance en Europe, au Canada et dans le reste du monde, moyennant des échanges de commissions.

L'Aimovig (erenumab, nom de développement: AMG 334) permet de prévenir la migraine en bloquant le récepteur de peptide relié au gène calcitonine (CGRP-R), susceptible de jouer un rôle important chez les personnes atteintes de migraine. Ce médicament sera administré via un dispositif d'injection d'Amgen, baptisé Sureclick. Amgen et Novartis revendiquent une réduction significatives du nombre de jours de migraines chez les patients atteints de cette affection neurologique chronique ou épisodique (entre quatre et 14 jours de maux de tête par mois).

Il s'agit du premier produit de ce genre qui reçoit le feu vert de la FDA, assurent les deux partenaires. Une demande d'autorisation est également pendante sur le Vieux continent et Novartis table sur un feu vert de l'agence européenne des médicaments (EMA) dans les prochains mois. Le gendarme européen des substances pharmaceutiques avait accepté d'entrer en matière en juin 2017.

Près de 7000 dollars par an et par patient

Le traitement sera disponible outre-Atlantique au tarif de 575 dollars par injection, indépendamment d'un dosage de 70 ou 140 mg, correspondant à 6900 dollars par année.

Si Novartis et Amgen ont remporté la course de la prévention de la migraine par le biais de substances biologiques liées au CGRP, contre notamment Teva, Lilly ou encore Alder, le tarif annualisé du traitement par patient américain s'avère toutefois nettement inférieur aux 9000 dollars anticipés par Vontobel. La banque privée table nonobstant toujours sur un prix de 3500 USD par an et par patient en Europe.

Bryan Garnier rappelle de son côté avoir formulé dans sa modélisation un prix moyen de 5000 dollars.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) salue l'arrivée d'un nouveau moteur de ventes potentiel, qui survient à point nommé pour compenser la perte de brevet sur le Gilenya. L'établissement cantonal évoque un plafond de recettes annualisées pour cette substance de 1,5 milliard de dollars.

La nouvelle du jour laissait les investisseurs de marbre et la nominative Novartis cédait 0,2% à 77,48 francs suisses, parallèlement à un SMI en repli de 0,24% à 14h20.

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