Zurich (awp) - Chahuté ces derniers mois, Novartis a surpris les experts en présentant des chiffres trimestriels meilleurs que prévu. Les moteurs de vente ("blockbusters") de la division pharma ont enregistré une poussée qui a permis de porter le chiffre d'affaires des activités poursuivies, soit sans Alcon, à plus de 11 milliards de dollars (presque la même somme en francs suisses).

Le géant bâlois a dans la foulée revu à la hausse son objectifs annuel pour le bénéfice opérationnel, selon son communiqué publié mercredi.

Le chiffre d'affaires a atteint 11,1 milliards de dollars, en hausse de 2% (+7% à taux de change constants/tcc). Le résultat net s'est monté à 1,87 milliard (-5%, mais +4% tcc), pour un résultat opérationnel de 2,24 milliards (-5%, + 4% tcc).

Ces chiffres concernent les activités poursuivies et ne tiennent pas compte d'Alcon, la division ophtalmique externalisée et entrée en Bourse le 9 avril. Les ventes d'Alcon ont atteint 1,78 milliard de dollars (stables sur un an) et ont été estimées plutôt bonnes par les analystes.

"Avec le lancement sur le marché de Mayzent (contre la sclérose en plaques) et l'autonomisation réussie d'Alcon, Novartis a bien commencé l'année", a relevé dans le communiqué le directeur général (CEO) de la multinationale, Vas Narasimhan.

Génériques à la peine

Les analystes se sont montrés positivement surpris. Les ventes du groupe ont dépassé de 2% le consensus, grâce à la progression de l'unité pharma. Les revenus d'Innovative Medicines (médicaments et oncologie) ont ainsi bondi de 5% (10% à tcc), à 8,8 milliards de dollars.

Le laboratoire rhénan relève en particulier la hausse de 41% à 791 millions de dollars de ses recettes pour le médicament contre le psoriasis Cosentyx (+41% tcc). Toutes les régions ont contribué à cet essor. Le produit pour le coeur Entresto a étoffé ses ventes de 85% à 357 millions.

En revanche, les ventes de la filiale de produits génériques Sandoz, soumise à une forte pression sur les prix aux Etats-Unis, ont reculé de 2% (- 8% à taux de change constants).

Novartis annonce dans la foulée une hausse de ses prévisions de bénéfice opérationnel pour 2019. A taux de change constants, son augmentation est attendue dans la fourchette haute d'un pourcentage à un chiffre. Jusqu'à présent, la direction tablait plutôt sur une progression de l'ordre de 5%. Pour le chiffre d'affaires, les prévisions de ventes demeurent inchangées, avec une croissance autour de 5%.

Le laboratoire rhénan justifie son optimisme notamment par le lancement en 2019 de "blockbusters" potentiels (produits générant au moins un milliard de dollars de ventes), comme le Mayzent contre la sclérose en plaques et son brolucizumab (RTH258) contre la dégénérescence maculaire néovasculaire liée à l'âge (nAMD). Le lancement de ce dernier aux Etats-Unis est attendu pour cette année encore.

Pression

Le Mayzent est présenté comme le successeur du moteur de ventes vieillissant Gilenya (fingolimod) aux Etats-Unis. Les ventes de ce dernier produit ont du reste déçu.

Le Zolgensma (contre l'amyotrophie spinale) devrait obtenir son homologation en mai, a précisé M. Narasimhan. "Avec notre robuste portefeuille de produits, nos efforts sur la productivité et les changements de notre culture d'entreprise (clairement axée pharma après le départ d'Alcon), nos avons posé les jalons de la croissance", a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, Novartis était sous pression, dans un secteur marqué d'une façon générale par un reflux des investissements. Mais les chiffres présentés ce mercredi ont de quoi rassurer, ont estimé les experts.

Le géant pharmaceutique annonce ailleurs la nomination de Richard Saynor, transfuge du concurrent GSK, comme directeur général de Sandoz, sa filiale de génériques, "au plus tard pour le 1er août".

A la Bourse, l'action Novartis a terminé sur un gain de 2.4% à 79,82 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,21%.

op/vj