Zurich (awp) - Oerlikon se voit un peu comme un gagnant de la crise, estime son directeur général, Roland Fischer. Alors que le groupe industriel a récemment annoncé des suppressions d'emplois dans son segment des traitements de surface, celui des machines textiles a tiré profit de la demande pour les masques.

L'unité Manmade Fibers, spécialisée dans les composants et machines pour les fibres synthétiques, fournit ainsi des clients produisant des textiles non tissés utilisés pour la fabrication de masques, explique Roland Fischer dans une interview publiée mardi dans plusieurs titres de Tamedia. De nombreux pays ont renforcé leur capacités de production dans ce domaine, afin de ne plus dépendre de livraisons de l'étranger.

Les commandes qui en découlent représentent "un volume supplémentaire de 50 à 70 millions de francs suisses, que nous n'aurions pas obtenu sans la crise", précise M. Fischer. De manière générale, la division Manmade Fibers affiche à nouveau une "très bonne" évolution. Un constat qui vaut également pour la Chine. "Nous disposons de commandes dont les délais de livraison s'étendent jusqu'en 2023".

M. Fischer se montre plus circonspect concernant l'évolution des affaires des machines destinées aux traitements de surfaces ainsi que celles liées aux services, le verre étant "plutôt à moitié plein". Revenant sur les anticipations d'analystes, selon lesquelles les revenus du segment Surface Solutions pourraient chuter de 20%, M. Fischer note, non sans une certaine "amertume" que le repli représente exactement la croissance réalisée ces trois dernières années.

Pour l'ensemble du groupe établi à Pfäffikon, la contraction devrait se fixer à 10%. "Cette année, nous ne pourrons pas afficher les bons résultats que nous avons présenté par le passé.

Entre mars et janvier, Oerlikon, touché de plein fouet par les conséquences de la pandémie de nouveau coronavirus, a vu son chiffre d'affaires se tasser de plus de 15% au regard du premier trimestre 2019 à 529 millions de francs suisses. Les commandes ont dégringolé de près de 30% à 477 millions.

Quant au résultat opérationnel (Ebit) il s'est établi à 6 millions de francs suisses (-86,4%). Pour la division Traitement de surface (Surface Solutions), qui constitue 70% des effectifs totaux du groupe, l'affaiblissement du secteur automobile a été exacerbé par la crise actuelle.

Et le confinement en Chine a généré des interruptions dans la chaîne d'approvisionnement. L'industrie aéronautique, confrontée à un arrêt sans précédent, a elle aussi lourdement pesé sur l'évolution de cette division clef. Dans ce contexte, l'entreprise a indiqué début mai envisager la suppression de 800 emplois, soit 10% de l'effectif de Surface Solutions.

rw/uh/vj/ol