Rio de Janeiro (awp/afp) - Ricardo Castello Branco, nommé à la tête de Petrobras, compagnie nationale pétrolière brésilienne, a pris ses fonctions jeudi, promettant d'offrir à l'entreprise un "nouveau départ" en réduisant notamment sa dépendance envers l'État.

"A travers des privilèges et des monopoles, les revenus du peuple brésilien ont été transférés à des petits groupes intéressés. Les privilèges et les monopoles sont inadmissibles dans une société libre", a déclaré le nouveau dirigeant devant des employés et cadres de Petrobras lors de sa prise de fonctions.

Au cours des dernières années, l'entreprise a été "pillée par une organisation criminelle formée de politiciens corrompus, ennemis du capitalisme et d'un petit groupe d'employés", a poursuivi M. Castello Branco, en référence à un vaste scandale de corruption qui a ébranlé l'entreprise et envoyé en prison de nombreuses personnalités politiques, dont l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

"C'est un nouveau départ pour le Brésil et pour Petrobras", a promis cet économiste, ex-membre de la direction de la Banque centrale du Brésil et de celle du géant minier Vale, qui veut réduire la dépendance de la société publique envers l'État.

"Il est l'heure de promouvoir un changement profond au bénéfice des actionnaires qui sont sous le contrôle de la société brésilienne", a-t-il ajouté, disant vouloir notamment promouvoir une meilleure gestion, une réduction des coûts, une plus grande efficacité et la protection de l'environnement.

Le nouveau dirigeant a également fait référence à la dette abyssale accumulée par Petrobras, qui s'élève à 73 milliards de dollars. Il devrait notamment poursuivre le cycle de désinvestissements engagé par l'entreprise pour réduire sa dette.

Nommé par le nouveau ministre de l'Économie, Paulo Guedes, Ricardo Castello Branco fait, comme lui, partie du club des "Chicago Boys", ces économistes ultra-libéraux formés aux États-Unis et diplômés de l'Université de Chicago.

Ancien membre du conseil d'administration de l'entreprise, Ricardo Castello Branco avait soutenu l'idée de privatiser le géant pétrolier.

Mais le nouveau président brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro, a déclaré, à l'instar de nombreux Brésiliens, qu'il n'y était pas favorable.

afp/al