Berlin (awp/afp) - Une vingtaine de groupes pharmaceutiques mondiaux ont annoncé jeudi la création d'un fonds d'1 milliard de dollars (880 millions d'euros) pour financer la recherche contre les bactéries résistantes aux antibiotiques.

Ces bactéries sont responsables chaque année de plusieurs dizaines de milliers de morts dans le monde.

"Ce partenariat a pour objectif d'apporter 2 à 4 nouveaux antibiotiques aux patients d'ici la fin de la décennie", a déclaré la fédération mondiale du secteur, l'IFPMA, qui a mis au point ce projet.

Parmi les 23 entreprises participants au programme figurent des géants mondiaux du secteur, comme Bayer, Merck, Novartis ou encore Pfizer.

Il financera des projets d'antibiotiques "dirigés vers les bactéries les plus résistantes, et les plus mortelles", réalisés par des "petites entreprises de biotech".

Les antibiotiques découverts "pourront être commercialisés par ces entreprises ou en partenariat avec un des groupes participants", a précisé à l'AFP le directeur général de l'IFPMA, Thomas Cueni.

La résistance des bactéries aux antibiotiques disponibles sur le marché, ou antibiorésistance, est considérée comme une menace grandissante pour la santé publique mondiale.

Elle a été favorisée, pendant les dernières décennies, par l'utilisation massive de ces médicaments pour les humains, mais aussi pour les animaux d'élevage, ce qui a développé l'adaptation des bactéries, les rendant insensibles aux médicaments.

La recherche de nouvelles molécules susceptibles de remplacer celles devenues inefficaces patine car elle est trop coûteuse et peu rentable pour les industriels.

Début janvier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté sur une "menace qui n'a jamais été aussi immédiate".

Près de 33.000 personnes meurent chaque année en Europe d'une infection résistante aux antibiotiques, selon des données européennes, tandis qu'aux États-Unis, les décès sont estimés à près de 35.000.

Ces bactéries pourraient tuer jusqu'à 10 millions de personnes par an d'ici 2050, soit autant que le cancer, selon une étude britannique.

afp/rp