Zurich (awp) - La société pharmaceutique Polyphor a terminé l'année 2018 avec une perte nette de 50,9 millions de francs suisses, soit une péjoration de 30% par rapport à l'année précédente. Son médicament phare, l'antibiotique Murepavadin, ne devrait pas être commercialisé avant 2022, limitant d'autant la capacité de l'entreprise à absorber ses coûts de recherche et de développement.

Le laboratoire pharmaceutique d'Allschwil a vu ses revenus augmenter à 6,5 millions de francs suisses, contre 0,3 million un an auparavant, a-t-il indiqué dans son rapport annuel publié vendredi. Cette hausse est attribuée principalement au contrat de licence avec le laboratoire Santhera.

Les coûts de recherche et développement ont bondi de 37% à 44,8 millions de francs suisses. Le Murepavadin ainsi que le Balixafortide - un composé immuno-oncologique qui vise certains cancers du sein - ont atteint le stade III des essais cliniques.

Au 31 décembre 2018, la trésorerie et équivalents s'élevaient à 133,8 millions de francs suisses, une solide position selon l'entreprise. Les analystes d'UBS et de Deutsche Bank partagent ce même constat, à savoir que Polyphor dispose de fonds en suffisance pour financer les prochaines études cliniques.

Les analystes d'UBS soulignent en plus l'absence, à ce jour, d'accord de partenariat s'agissant du Balixafortide, sur un marché très concurrentiel.

L'introduction de Polyphor à la Bourse suisse a permis de lever 155 millions pour la recherche ainsi que d'élargir la base d'investisseurs, rappelle la société.

Pour 2019, le laboratoire bâlois s'attend à une hausse des coûts de recherche et développement en raison de la mise en route de différents tests cliniques ainsi que de programmes pré-cliniques.

A la Bourse suisse, l'action Polyphor était recherchée par les investisseurs. Le titre prenait 1,5% à 20,30 francs suisses, à contre-courant d'un indice SPI en baisse de 0,14% à 15h43.

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