MILAN/HONG KONG, 7 juin (Reuters) - Prada a exprimé jeudi sa crainte qu'une aggravation de la crise de la dette de la zone euro n'effraye les touristes fortunés, ceux-là même qui ont mis le secteur du luxe à l'abri des incertitudes économiques mondiales.

Le groupe italien, coté à la Bourse de Hong Kong depuis un an, a aussi fait état d'un bénéfice net de son premier trimestre plus que doublé à 121,7 millions d'euros, un chiffre nettement supérieur aux attentes des analystes financiers qui tablaient sur 98 millions.

"Si la crise grecque se propage à l'Espagne ou à l'Italie, cela ralentirait les flux de touristes. Et cela nous affecterait", a dit à Reuters Carlo Mazzi, vice-président de Prada, lors d'un entretien téléphonique.

Sur les trois mois à fin avril, Prada a vu ses ventes augmenter de 57% en Europe, de 47% en Asie et d'un peu plus de 33% aux Etats-Unis.

Le chiffre d'affaires est notamment dopé par l'ouverture de points de vente, Prada ayant confirmé son intention de rajouter 260 magasins à son réseau commercial sur les trois prochaines années, notamment dans des villes où la marque italienne n'est pas encore présente.

Actuellement, Prada exploite directement 402 magasins, ce qui est moins que le nombre de points de vente Louis Vuitton (groupe LVMH ) ou Gucci (groupe PPR ).

Comme tous les grands noms du luxe, Prada a été dopé par une demande explosive en Asie, par la résistance du secteur aux Etats-Unis et par des flux touristiques qui ont compensé les effets de la crise en Europe.

Le marché chinois du luxe devrait croître de 18% à 20% cette année, soit nettement davantage que les hausses à un chiffre estimées pour l'Europe, les Etats-Unis et le Japon, selon le cabinet Bain. (Antonella Ciancio et Farah Master, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)