Renault "joue sa survie", déclare le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans une interview mise en ligne jeudi soir sur le site du Figaro, ajoutant que le constructeur français, comme les autres acteurs du secteur automobile, doit prendre des engagements notamment sur le maintien en France de ses "activités technologiquement les plus avancées".

"Sur la gravité de la crise, comme sur la situation des entreprises, je continuerai de tenir un discours de vérité: Renault joue sa survie", répond-il alors qu'on lui demande s'il peut accepter que des entreprises soutenues par l'Etat ferment des sites en France, comme Renault l'envisage.

Le constructeur doit détailler fin mai un plan drastique d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans après avoir accusé l'an dernier sa première perte nette en dix ans. Selon le quotidien économique Les Echos, il envisagerait de fermer trois sites en France et d'arrêter la production de véhicules à Flins.

"Le groupe a demandé un prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros. Ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", poursuit Bruno Le Maire

"Nous poursuivons nos discussions dans le cadre du plan de soutien à l'industrie automobile. Nous demandons aux constructeurs de prendre des engagements dans trois directions: le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées."

Le ministre ajoute qu'Emmanuel Macron "annoncera la semaine prochaine un plan de soutien pour le secteur automobile", particulièrement touché par les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus. En avril, les ventes de voitures neuves ont chuté de 78,3% en Europe, du jamais vu.

(version française Henri-Pierre André)