PARIS (Agefi-Dow Jones)--"Malgré les récentes turbulences qui l'ont secouée, l'alliance entre Nissan, Renault et Mitsubishi ne s'est pas nécessairement affaiblie", a affirmé S&P Global Ratings dans un rapport publié vendredi.

Mi-mars, l'alliance tripartite a annoncé la création d'un nouveau conseil opérationnel, dont Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration du groupe au losange, sera le président. Au sortir de la crise "Ghosn", la création de ce nouvel organe de gouvernance a pour objectif d'aider Nissan, Renault et Mitsubishi à exprimer leur plein potentiel et à être ensemble "le leader d'un marché automobile mondial hautement compétitif et en évolution accélérée.

Les partenaires ont tout intérêt assainir leurs relations pour continuer à faire route commune. "Face à l'intensification des besoins d'investissement nécessaires au développement de la voiture électrique et autonome, nous pensons qu'une rupture de l'alliance serait préjudiciable pour ses membres", a déclaré Margaux Pery, analyste crédit chez S&P Global Ratings.

En outre, pour atteindre leurs objectifs fixés à horizon 2022, Renault, Nissan et Mitsubishi devront renforcer leur coopération au niveau de l'opérationnel. Par exemple, le nombre de véhicules fabriqués sur des plateformes communes devrait compter pour environ deux tiers des volumes produits d'ici 2022, contre un taux de 20% en 2016. Dans l'ensemble, les membres de l'alliance visent des synergies d'environ 10 milliards d'euros d'ici 2022, contre environ 5,7 milliards d'euros en 2017, a rappelé S&P.

L'agence de notation américaine a toutefois souligné que "la vitesse de prise de décision au niveau de l'alliance pourrait ralentir jusqu'à ce que la nouvelle gouvernance de Nissan soit mise en place". En cas de vents contraires sur le marché automobile mondial, l'alliance pourrait alors éprouver plus de difficultés à étendre le champ de ses activités, tout en veillant à ce que les décisions profitent aux trois constructeurs.

Nissan pourrait aussi souhaiter un rééquilibrage des pouvoirs avec son partenaire Renault. "Cela nécessiterait une évolution de la structure actionnariale actuelle faite de participations croisées et pourrait avoir des conséquences négatives sur la qualité du crédit de Renault si le constructeur français devait réduire sa part dans Nissan", a déclaré Margaux Pery.

A la Bourse de Paris, l'action Renault recule de 1,3% vendredi vers 12h00, à 59 euros.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH

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