Zurich (awp) - Roche a réalisé une solide performance au premier semestre, avec une hausse supérieure aux attentes du chiffre d'affaires. Dans la foulée, le géant pharmaceutique bâlois a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

Le chiffre d'affaires consolidé a bondi de 7%, tant en francs suisses suisses qu'à taux de change constant (tcc), à 28,11 milliards de francs suisses. La division Pharma a vu ses ventes croître de 6% à 21,85 milliards, portées principalement par des médicaments récemment commercialisés: Ocrevus, contre la sclérose en plaques et les anticancéreux Perjeta, Alecensa et Tecentriq. Tamiflu a contribué à la croissance en raison de la saison grippale marquée.

Le segment Diagnostics a enregistré une hausse de 8% à 6,26 milliards, profitant d'une solide demande dans les solutions d'immunodiagnostic.

Le bénéfice d'exploitation (Ebit) de base a bondi de 10% à 11,16 milliards. Le bénéfice par titre rapporté aux activités de base s'est porté à 9,23 francs suisses, enregistrant un bond de 20%. Hors impact de la réforme fiscale américaine, la hausse n'est plus que de 8%.

Le bénéfice consolidé a progressé de 35% à 7,52 milliards, profitant, en plus de la performance, de plus faibles minorations des actifs immatériels par rapport à 2017.

Les résultats dépassent les prévisions du consensus AWP. Ce dernier tablait sur des ventes de 27,54 milliards au niveau du groupe, dont 21,39 milliards pour Pharma et 6,15 milliards pour Diagnostics. L'Ebit de base groupe était attendu à 10,34 milliards tandis que le bénéfice de base par titre était escompté à 8,94 francs suisses.

Pour la suite de l'exercice, Roche a relevé ses prévisions et s'attend désormais à une hausse de son chiffre d'affaires "dans la partie moyenne de la plage à un chiffre", hors effets de change.

Le bénéfice par titre rapporté aux activités de base devrait enregistrer une "croissance à deux chiffres, se situant dans la tranche moyenne de la première dizaine". Hors impact de la réforme fiscale aux Etats-Unis, il devrait progresser au même rythme que le chiffre d'affaires, précise le communiqué. Le dividende devrait également être augmenté.

Concurrence des biosimilaires

Au sein de la division pharma, l'anticancéreux Herceptin, plus gros contributeur, a profité d'une croissance sur le marché américain, enregistrant une hausse des ventes de 2% à 3,62 milliards. Toutefois, les ventes devraient continuer à s'éroder au deuxième semestre, a souligné le directeur général Severin Schwan dans une téléconférence.

Avec 3,45 milliards, MabThera/Rituxan, pour le traitement de certains cancers du sang, de la polyarthrite rhumatoïde et de certains types de vascularite, a essuyé un repli de 9% du chiffre d'affaires, subissant la concurrence des biosimilaires en Europe, où les ventes ont chuté de 47%.

Troisième plus gros contributeur au chiffre d'affaires, les ventes sont restées stables pour Avastin à 3,42 milliards, grâce au secteur international et au Japon, qui ont compensé le repli en Europe et aux Etats-Unis.

L'anticancéreux Perjeta a vu ses ventes bondir de 23% à 1,3 milliard, portées par l'ensemble des régions. Le produit a été homologué au deuxième semestre pour le traitement adjuvant chez les patients atteints de cancer du sein HER2-positif de stade précoce à risque de récidive élevé.

Actemra, utilisé notamment dans la polyarthrite rhumatoïde, a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 13% à 1,05 milliards.

Indiqué pour la sclérose en plaques (SEP), Ocrevus a dépassé le milliard de revenus, avec une hausse de 456% à 1,04 milliard. Dans une téléconférence, M. Schwan a estimé qu'il s'agissait du "meilleur lancement" de l'histoire de la société.

Les anticancéreux Tecentriq et Alecensa ont vu leurs ventes bondir de respectivement 37% à 320 millions et 91% à 279 millions.

"Grâce à la demande très forte, ne cessant d'augmenter, pour nos nouveaux médicaments, nous sommes sur la bonne voie pour renouveler notre portefeuille", s'est félicité M. Schwan, cité dans le communiqué.

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