A l'occasion de la plus importante refonte jamais opérée des indices S&P et MSCI à Wall Street, l'actuel secteur des services de télécommunications sera rebaptisé "services de communication" et élargi à 18 entreprises issues des compartiments des biens de consommation non essentielle et de la technologie, dont Netflix, Walt Disney Co et Twitter Inc.

S&P Dow Jones Indices et MSCI maintiennent depuis 1999 leur système de classification GICS (Global Industry Classification Standard) et la refonte reflète l'évolution depuis lors des industries des hautes technologies, des médias et des biens de consommation.

Les valeurs qui changeront de catégorisation dès l'ouverture du marché le 24 septembre pèsent à hauteur de 8% environ de l'indice S&P 500.

Le nouveau segment des "services de communication" comprendra trois des quatre composants des fameux FANGS, à savoir Facebook, Amazon.com, Netflix et Google (Alphabet), des entreprises considérées comme le principal moteur du rally boursier du marché actions américain ces dernières années.

Alphabet et Facebook quitteront le secteur de la technologie, et Netflix celui de la consommation discrétionnaire, pour rejoindre le nouveau secteur. Amazon restera, quant à lui, parmi les valeurs de la consommation discrétionnaire.

Avec cette transformation, le poids du secteur technologique dans le S&P 500 tombera à 20% contre 26% auparavant.

Il comptera encore néanmoins de grands noms, comme Apple, première capitalisation boursière mondiale, Microsoft, Visa ou encore Intel.

Seront aussi toujours présents les fabricants de puces informatiques, les fournisseurs de services informatiques dématérialisés ("cloud") et d'autres sociétés technologiques, qui pourraient connaître un regain d'intérêt.

La recomposition sectorielle du S&P impactera de plein fouet les fonds indiciels ETF qui répliquent de façon automatique les indices sectoriels.

Les investissements dans les ETF spécialisés sur la technologie s'élèvent à 89 milliards de dollars, soit bien plus que pour tous les autres secteurs, selon des données de Thomson Reuters Lipper.

Les valeurs concernées par la refonte de la catégorisation sectorielle de S&P pourraient ainsi connaître un pic de volatilité lorsque les ETF spécialisés sur la consommation discrétionnaire et les télécoms ajusteront leur portefeuille.

Certains fournisseurs d'ETF ont toutefois pris les devants.

Vanguard Group a débuté la migration sectorielle de ces ETF lors du deuxième trimestre cette année, et State Street Global Advisors a d'ores et déjà lancé un nouveau fonds répliquant le secteur des "services de communication".

Cet EFT, baptisé "Communication Services Select Sector SPRD Fund" a perdu 3% depuis début juin, en raison principalement de la chute de 16% de Facebook, le deuxième plus gros titre en portefeuille, sur des craintes de régulation accrue.

Le secteur des "services de communication" représentera 11% de l'indice S&P 500, contre moins de 2% pour l'actuel compartiment des télécoms.

La consommation discrétionnaire pèsera à hauteur de 11% dans l'indice S&P 500, contre 13% actuellement. Le poids d'Amazon dans ce segment augmentera de 27% à 34%. Le géant de la distribution en ligne sera notamment accompagné de Home Depot et de McDonald's.

Les entreprises regroupées dans les "services de communication" afficheront une valorisation globale de 18 fois les résultats attendus après la recomposition, contre 10 fois pour le segment actuel des télécoms composé de AT&T, CenturyLink and Verizon Communications.

(Blandine Hénault et Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Joanny)

par Noel Randewich