New York (awp/afp) - Les groupes pharmaceutiques français Sanofi et américain Regeneron ont décidé de baisser nettement le prix de leur anticholestérol Praluent aux Etats-Unis pour permettre à un plus grand nombre de malades d'y avoir accès.

Le prix du Praluent va passer d'environ 14'600 dollars le traitement à entre 4500 et 8000 dollars, selon un accord conclu entre les deux groupes pharmaceutiques avec le groupe de services de santé américain Express Scripts, qui compte environ 28 millions de clients.

L'abaissement du prix du Praluent arrive en plein débat sur l'explosion des prix des médicaments aux Etats-Unis.

Cet anticholestérol réduit les risques d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral (AVC), de décès lié à une maladie coronarienne et d'hospitalisation pour de l'angine.

Comme le Repatha d'Amgen, Praluent neutralise une protéine empêchant le foie d'éliminer le mauvais cholestérol, un mécanisme différent des statines.

En dépit de ces percées thérapeutiques, Praluent et Repatha n'ont pas connu jusqu'à présent de succès commercial en raison de leur prix prohibitif qui dissuade les malades et assureurs de les rembourser facilement. Environ 70% des prescriptions de Praluent ont été rejetées l'an dernier par les assureurs aux Etats-Unis, selon les fabricants.

"Cet accord, qui marque un changement de paradigme, est conçu pour sortir de l'impasse et faire en sorte que le Praluent soit finalement accessible aux malades qui en ont le plus besoin", a expliqué mardi Leonard Schleifer, le PDG de Regeneron, cité dans le communiqué.

En mars, le groupe américain et son partenaire français Sanofi avaient indiqué qu'ils consentiraient à baisser le prix net du Praluent pour les malades américains qui accepteraient de lever des barrières d'accès au traitement.

Les ventes mondiales de Praluent ont totalisé 171 millions d'euros l'an dernier, contre 105 millions d'euros en 2016, tandis que celles du rival Repatha ont atteint 319 millions de dollars (près de 260 millions d'euros), après 141 millions de dollars en 2016.

Amgen et Sanofi/Regeneron sont par ailleurs en contentieux, le premier accusant les deux autres d'avoir violé certains brevets du Repatha pour mettre au point le Praluent.

En octobre, une cour d'appel américaine a annulé la menace d'une injonction d'interdiction de vendre le Praluent aux Etats-Unis, et a ordonné la tenue d'un nouveau procès.

afp/buc