Bombay (awp/afp) - La privatisation de la compagnie nationale Air India, très endettée, connaît des difficultés. Alors que le délai suppplémentaire donné aux investisseurs pour manifester leur intérêt prenait fin jueid, aucune offre n'a été déposée.

Le gouvernement indien, qui avait déjà été contraint de repousser de trois semaines la date-butoir faute d'acquéreurs potentiels, disait "avoir assez bon espoir" de recevoir une offre avant l'échéance fixée jeudi et que celle-ci ne serait pas prolongée, selon l'agence de presse indienne Press Trust of India.

Un haut responsable du ministère de l'Aviation civile R.N. Choubey a affirmé mercredi qu'aucun acquéreur potentiel n'avait pris contact jusqu'alors pour reprendre la compagnie fondée en 1932, et surnommée affectueusement "Maharaja des cieux". Des spécialistes du secteur ont estimé de leur côté qu'il y avait peu de chance qu'une offre soit déposée à moins que le gouvernement ne change les modalités de la vente.

"Le gouvernement peut continuer à reporter les échéances mais les marchés ont parlé et il y a zéro intérêt. C'est retour à la case départ", a déclaré à l'AFP un analyste basé à Bombay. Le gouvernement indien avait annoncé le 28 mars son intention de privatiser 76% du transporteur aérien national.

Des investisseurs et autres compagnies aériennes avaient été dissuadées par les termes de l'opération, le gouvernement souhaitant se défaire d'Air India en un bloc, alors que sur ses six entités, trois sont déficitaires. La compagnie aérienne indienne Vistara, coentreprise entre le géant indien Tata Group et Singapore Airlines (SIA), ainsi qu'InterGlobe Aviation Ltd, propriétaire du transporteur à bas prix Indigo, avaient été dans un premier temps liés à une reprise avant de s'écarter du processus d'appels d'offre.

Indigo était intéressée uniquement par les opérations internationales d'Air India et non par ses liaisons intérieures déficitaires. Air India, qui a perdu des parts de marché au profit des compagnies low-cost, affiche une dette de près de 8 milliards de dollars (environ autant en francs suisses) et des pertes de près de 58 milliards de roupies (866 millions de dollars) pour l'exercice clos en mars 2017.

Des milliards de dollars ont été injectés dans le transporteur par les gouvernements successifs avant que celui de Narenda Modi ne donne le feu vert au projet de privatisation en 2017.

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