Zurich (awp) - Gravement affecté par la pandémie du coronavirus, Straumann a publié de très mauvais chiffres au terme du premier semestre. Le groupe bâlois a estimé jeudi qu'il était difficile de déterminer dans quelle mesure l'amélioration actuelle est due à la demande refoulée et si elle se poursuivra, vu la possibilité de nouvelles vagues de Covid-19.

Avec une chute de 22,4% par rapport au premier semestre 2019 à 605,1 millions de francs suisses, le chiffre d'affaires est mieux ressorti que ce que les analystes interrogés par AWP prévoyaient (594,6 millions), mais les deux autres indicateurs clefs sont au rouge vif, alors que le consensus des analyste tablait sur des chiffres noirs.

Straumann a essuyé une perte d'exploitation (Ebit) de 73,8 millions de francs suisses et une perte nette de 93,7 millions, tandis que les analystes anticipaient respectivement +62,8 millions et +46,2 millions.

Face à cette situation, le spécialiste des implants dentaires explique avoir rapidement réagi en réduisant immédiatement les coûts d'exploitation, en subventionnant le chômage partiel, en procédant à une restructuration globale et en reportant les investissements.

S'exprimant sur l'ensemble de l'exercice, Straumann note qu'un certain nombre de pays et de régions ont rouvert leurs portes et les marchés dentaires montrent des signes de reprise. Les pratiques se sont bien adaptées aux nouvelles normes de sécurité, mais avec une efficacité réduite.

Compte tenu des incertitudes actuelles causées par la pandémie, le groupe ne fournit pas d'indication sur les recettes et les bénéfices pour l'année entière.

Les fondamentaux de l'activité du groupe sont intacts et la direction est convaincue que, lorsque l'économie générale et la confiance des consommateurs reviendront à des niveaux normaux, il deviendra une marque encore plus forte et un partenaire de choix pour ses clients.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur général Guillaume Daniellot a insisté sur le fait que Straumann gagnerait même des parts de marché au cours du prochain exercice.

Cependant, "personne ne sait encore exactement comment et quand nous allons surmonter cette pandémie, la situation reste imprévisible", a déclaré le patron.

Suite à des corrections de valeurs majeures dues au coronavirus, Straumann a glissé dans le rouge au cours du premier semestre. "Mais je ne m'attends pas à d'autres corrections de ce type en seconde partie d'exercice", a rassuré Peter Hackel, le directeur financier.

Au total, dans la période sous revue, Straumann a procédé à des correctifs de valeur pour 150 millions de francs suisses sur des acquisitions effectuées par le passé.

La plupart des suppressions d'emplois ont déjà été réalisées. En mai, le spécialiste en implants dentaires avait fait savoir qu'en raison de la pandémie près de 660 emplois dans le monde passeront à la trappe, dont une soixantaine au quartier général à Bâle.

Le patron a précisé que la réduction effective du personnel s'est avérée légèrement inférieure aux prévisions initiales, notamment dans le domaine de la production. A la fin du semestre écoulé, 7273 personnes travaillaient officiellement au sein du groupe.

Implant ou voiture

"Les clients doivent décider s'ils préfèrent partir en vacances, acquérir une nouvelle voiture ou se faire poser un implant dentaire", a commenté M. Daniellot. En conséquence, si la situation économique des patients se détériore, cela a un impact direct sur l'activité de Straumann.

Fort heureusement, le groupe observe actuellement une reprise des marchés mondiaux.

En Amérique latine, par contre, le Brésil, marché essentiel pour Straumann, le groupe continue d'être particulièrement touché, a précisé M. Daniellot. Il en résulte que le lancement de la série d'implants BLX premium n'a pas pu démarrer dans ce pays. Il faudrait ouvrir davantage de cabinets dentaires dans le pays pour que cela en vaille la peine.

"BLX constitue notre lancement le plus important sur le marché des implants en étant désormais disponible dans plus de 30 pays", a noté le directeur général. En octobre de cette année, leur lancement sur le marché japonais sera achevé malgré la pandémie.

A 13h25, la nominative Straumann baissait de 3,7% à 907,40 francs suisses dans un marché qui faisait quasiment du surplace (SPI +0,02%).

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