NANTES, 22 juillet (Reuters) - La cour administrative d'appel de Nantes a débouté l'association Force 5 qui voulait faire annuler l'autorisation d'exploitation délivrée en janvier 2013 par les services de l'Etat à la centrale à cycle combiné au gaz (CCCG) de Landivisiau (Finistère).

L'association locale de défense de l'environnement maintenait qu'il s'agissait d'un projet "inutile", et qu'il existait des alternatives "moins coûteuses".

Il va nécessiter la construction d'un premier gazoduc de 20 km de long, et d'un second de 111 km de long. La centrale nécessitera également l'enfouissement d'une ligne à très haute tension, et engendrera des "rejets massifs de vapeur d'eau chargée de polluants", martèle l'association.

"Le site ne présente pas de sensibilité particulière, il n'est pas situé dans une zone Natura 2000 ni dans une zone naturelle protégée", font valoir les juges nantais dans leur arrêt, rendu vendredi mais communiqué à la presse ce lundi.

Les juges écartent par ailleurs toute "erreur manifeste d'appréciation" dans la décision ministérielle de créer cette centrale à gaz, qui constitue le projet-phare du Pacte électrique breton signé en 2010 pour réduire la dépendance énergétique bretonne.

"La Région Bretagne ne produit que 7% de l'énergie qu'elle consomme, cette énergie étant essentiellement produite à l'extérieur de la région et acheminée sur de longues distances", souligne la cour administrative d'appel de Nantes.

"L'augmentation de la consommation d'électricité en Bretagne est plus rapide que la moyenne nationale sur la période 2006-2015, soit une augmentation de 12% (...) en raison notamment de la forte croissance démographique de la région", ajoute-t-elle.

Enfin, "si (...) Force 5 conteste l'utilité de la centrale (...), il n'appartient pas au juge d'apprécier l'opportunité du choix d'un tel équipement", conclut la cour.

L'association devra verser 1.500 euros de frais de justice à Direct Energie Génération et à La Compagnie électrique de Bretagne, la co-entreprise fondée par Direct Energie et Siemens Energy pour exploiter la centrale.

"On n'en restera pas là, on ira devant le Conseil d'Etat", avait d'ores et déjà fait savoir Me Alexandre Faro, l'avocat de Force 5, à l'issue de l'audience. (Guillaume Frouin, édité par Sophie Louet)

Valeurs citées dans l'article : Siemens AG, Total