Zurich (awp) - Le numéro un bancaire helvétique UBS a connu un trimestre compliqué et enregistré une contraction de ses revenus et de ses résultats. Les difficultés étaient cependant attendues, et le groupe zurichois les a traversées mieux qu'attendu. Dans la gestion de fortune, la collecte d'argent s'est révélée fructueuse.

Le bénéfice net s'est inscrit à 1,14 milliard de dollars (presque autant en francs suisses), en repli de plus d'un quart - soit 27% - par rapport au premier partiel 2018, indique jeudi UBS.

"Le premier trimestre s'est caractérisé par des conditions de marché difficiles, qui se sont améliorées vers la fin du trimestre et en avril", affirme le directeur général Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

Le bénéfice avant impôts a plongé de 26,4% à 1,55 milliard, plombé par une recul des recettes néanmoins compensé par un allègement des dépenses. Le produit d'exploitation a ainsi reculé de 11,6% à 7,22 milliards de dollars. L'ensemble de ces indicateurs dépassent dans leur ensemble les attentes du consensus AWP.

La grande banque, qui suit un programme d'économies visant à compenser la volatilité des recettes, a allégé ses charges de 6,5% à 5,67 milliards. L'objectif de réduction des coûts de 300 millions de dollars pour 2019, annoncé le 20 mars, est confirmé.

La gestion de fortune, une des principales activités d'UBS, a suivi la tendance générale. La division Global Wealth Management a vu son résultat avant impôts fondre de 21% à 873 millions de dollars. La grande banque déplore notamment un recul de l'activité clientèle dans la région stratégique Asie/Pacifique (Apac), bien qu'elle y revendique un record de volumes à 400 milliards.

Banque d'affaires à la peine

La zone Apac a contribué à hauteur de 16 milliards aux entrées nettes d'argent, qui se sont élevées à 22,3 milliards entre janvier et mars. Ce niveau est largement supérieur aux prévisions les plus optimistes, soit 18,1 milliards. A titre de comparaison, celles-ci avaient atteint 19 milliards au premier trimestre 2018 (-7,9 milliards au 4e trimestre).

La banque d'affaires (Investment Bank) a pâti de marchés difficiles, notamment dans les régions Europe/Moyen-Orient/Afrique et Apac, affirme UBS. Le bénéfice avant impôts a été tronqué de 64% à 221 millions, mieux toutefois que les 157 millions prévus par le consensus.

Le ratio de fonds propres durs (CET1) est resté stable à 13,0%.

Le géant bancaire s'attend à un rebond de la conjoncture mondiale et des marchés, qui devraient tous deux se stabiliser. Dans ce contexte, UBS affirme pouvoir tirer son épingle du jeu en raison de sa diversification. Aucune prévision chiffrée n'est fournie pour l'exercice dans son ensemble.

La direction entend également caresser les actionnaires dans le sens du poil et annonce la reprise du programme de rachat d'actions au deuxième trimestre 2019, sans apporter davantage de précisions. Le principal rival Credit Suisse mène une opération similaire. Il a racheté entre janvier et mars pour 261 millions de francs suisses d'actions, sur un objectif annuel de 1,0 milliard.

fr/buc/op