Au sein d’un secteur bancaire européen bien orienté, Unicredit (+11,72% à 2,068 euros) se distingue après l’annonce du lancement d’une revue stratégique. Elle est la suite logique de la nomination, effective aujourd’hui, de l’ancien responsable de l’activité de banque de financement et d’investissement de Société Générale, Jean-Pierre Mustier, à la tête de la banque italienne. Comme les autres banques de la péninsule, Unicredit a connu un début d'année catastrophique en Bourse en raison des inquiétudes liées au niveau trop élevé des créances douteuses du secteur : 360 milliards d’euros.

Sa capitalisation a ainsi fondu de 60% depuis le 1er janvier.

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, la banque entend se concentrer sur les opportunités d'optimisation de son capital, de nouvelles économies, les ventes croisées au sein du groupe et "par dessus tout" sur une approche encore plus disciplinée en termes de risque.

Cette revue stratégique de "grande ampleur" prévoit également de possibles cessions d'actifs et l'adoption d'une approche plus pro-active à propos du portefeuille de crédits non stratégiques.

Comme pour d'autres banques italiennes, les analystes reprochent à Unicredit le poids de ses créances douteuses, mais aussi le niveau insuffisant de ses ratios de solvabilité.

Berenberg soulignait ainsi récemment que son ratio de fonds propres durs s'élevait à seulement 10,85%, un niveau faible comparé à ses pairs européens. Le consensus cité par le broker évaluait entre 6 et 8 milliards d'euros le déficit en capital de l'établissement transalpin. Un appel au marché d'une telle ampleur entraînerait une hausse de 150 à 200 points de base de son ratio de fonds propres durs, mais aurait également un impact fortement dilutif. Pour cette raison, Berenberg ne fait pas sien ce scénario et penche pour une augmentation de capital de 4 milliards d'euros, complétée par des cessions d'actifs.

Unicredit a justement annoncé ce matin la cession de 10% du capital de sa filiale de courtage FinecoBank pour un montant brut de 328 millions d'euros. Unicredit a précisé que cette cession aura un impact positif d'environ 8 points de base sur son ratio de fonds propres durs. Unicredit possèdera encore 55,4% du capital de FinecoBank à l'issue de cette opération.