La SSII a annoncé mercredi une croissance de 8,7% au troisième trimestre à taux de change constant et a relevé sa prévision de croissance pour 2018 à plus de 7,5%, alors que le groupe présidé par Thierry Breton a abaissé mardi la sienne à environ 1%, provoquant un plongeon de 22% de son action en une seule séance.

"On a pris le vent du digital et du cloud assez tôt, on bouge vite", a dit Paul Hermelin lors d'un entretien téléphonique accordé à Reuters, mettant en avant les 45% de son chiffre d'affaires réalisé dans le digital, le cloud et la cybersécurité.

"Toute la croissance est là : 45% qui croit de 20%, cela fait (...)8,7%, ce qui montre que, comme les autres, on a moins de dynamique sur le reste", a-t-il ajouté.

Accenture a fait état fin septembre de plus de 60% de son chiffre d'affaires dans le digital, le cloud et la cybersécurité, afin de réduire sa dépense aux services informatiques, où les marges tendent à se contracter.

"Ils sont devant nous, on veut les rattraper", a dit Paul Hermelin au sujet d'Accenture. "On a une médaille d'argent : il faut qu'on fonce !"

FAIBLESSE DES INVESTISSEMENTS DANS LES TÉLÉCOMS

Mais une autre différence entre les deux groupes tient au fait qu'Accenture réalise sa plus forte croissance dans les télécoms, les médias et la technologie (TMT) alors que c'est le rythme le plus faible (à peine 0,7% sur le troisième trimestre) chez Capgemini.

"La  grosse différence c'est l'industrie télécoms européenne qui ne va pas bien par rapport à l'industrie des télécoms américaine", a estimé Paul Hermelin.

La fragmentation du secteur en Europe fait que les opérateurs télécoms investissent beaucoup moins que leurs pairs américains Sprint, T-Mobile ou Verizon, a-t-il observé.

Capgemini a en revanche profité de la croissance confirmée des services financiers (8,5% au troisième trimestre) ou celle du secteur de l'énergie et des services collectifs (9,8%).

"Ceux qui ont des problèmes (...), à mon sens, ont pris des risques d'exécution et ils ont un peu sous-estimé la puissance du cloud, mais nous on considère qu'on est sur un bon marché", a dit Paul Hermelin.

Avant Atos, c'est Sopra Steria qui a lancé vendredi un avertissement sur ses résultats 2018 en raison essentiellement de difficultés apparues dans son activité de solutions logicielles bancaires, avec à la clé une chute de 26% du titre.

(Edité par Benoît Van Overstraeten)

par Cyril Altmeyer