Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient en cours d'échanges européens mardi, à quelques jours d'un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dans un contexte d'incertitudes autour de l'offre et de la demande futures.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 74,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour juillet perdait 93 cents à 64,92 dollars.

La veille, les prix avaient rebondi, notamment portés par le fait que l'Iran aurait annoncé dimanche compter opposer son droit de veto si le ministre saoudien Khaled al-Faleh proposait d'augmenter les objectifs de production, selon une information de l'agence Bloomberg.

Mais selon des sources citées par l'agence, les deux géants pétroliers que sont l'Arabie saoudite et la Russie voudraient proposer une augmentation modérée, de 300.000 à 600.000 barils par jour.

"Le message du marché a été clair: augmentez la production d'au moins un million de barils par jour (mb/j) ou nous ferons grimper les prix", ont commenté les analystes de PVM.

Cette hypothèse de 300.000 à 600.000 reste loin des 1,5 million évoqués initialement par la Russie et proposé de nouveau lundi par l'Equateur, à l'Arabie saoudite et à la Russie.

Si plusieurs analystes jugent une telle hausse peu vraisemblable, "l'apparition d'un conflit est assez probable", ont résumé les analystes de Commerzbank alors que les ministres de l'Opep arrivent à Vienne pour préparer les réunions de vendredi et samedi.

L'Iran, le Venezuela et l'Irak restent ainsi opposés à une augmentation de la production, faute d'avoir la capacité de relancer leurs extractions.

S'il n'y a pas d'accord entre les quatorze pays de l'Opep et ses dix partenaires, "l'Arabie saoudite, la Russie et les pays du Golfe pourraient décider unilatéralement d'augmenter leur production", ont souligné les analystes de Commerzbank.

"Cependant, cela signifierait de facto mettre fin prématurément à l'accord de limitation de la production (prévu jusqu'à fin 2018, ndlr) et nuirait également à la capacité d'action de l'Opep. Reste à voir si l'Arabie saoudite est prête à prendre ce risque", ont-ils poursuivi.

La baisse des prix s'expliquait également par les inquiétudes autour des répercussions de la nouvelle escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin sur la demande mondiale de brut.

Alors qu'une amélioration de la conjoncture mondiale était considérée comme acquise, "des nuages s'amoncellent et les prévisions relativement positives pourraient devoir être ajustées à la baisse", ont souligné les analystes de PVM.

Pékin a ainsi promis mardi des "représailles" après des menaces la veille de Donald Trump d'imposer de nouvelles taxes à un niveau inédit sur les produits chinois importés.

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