New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont atteint un nouveau plus haut en trois mois mercredi au moment où l'offre mondiale montre des signes de ralentissement et que la politique monétaire américaine encourage les courtiers à investir sur les marchés.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a clôturé à 67,08 dollars à Londres, en hausse de 63 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril américain de WTI pour le contrat de mars, dont c'est le dernier jour de cotation, a fini à 56,92 dollars, gagnant 83 cents par rapport à la fermeture de la veille.

Le cours du Brent et du WTI ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis la mi-novembre.

Le marché se tournait surtout vers l'offre, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, ont limité leurs extractions en janvier.

Le premier exportateur mondial, l'Arabie saoudite, a en outre promis de faire encore plus d'efforts en mars.

L'Arabie saoudite "va produire moins sur les trois premiers trimestres que son objectif fixé début décembre par l'Opep, à 10,31 millions de barils par jour" (mbj), prévoit Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas.

Par ailleurs, deux membres de l'Opep, le Venezuela et l'Iran, voient leurs productions affectées par des sanctions américaines sur leurs exportations.

"Vu les politiques de sanctions adoptées récemment, il est clair que même s'il n'y a pas de manque de ressources, il y a de plus en plus de difficultés pour y accéder", ont résumé les analystes de Barclays.

Reste donc à savoir si les exemptions accordées par Washington à certains importateurs de pétrole iranien seront renouvelées, et dans quelle mesure les exportations vénézuéliennes seront affectées.

Mercredi, les cours ont par ailleurs particulièrement monté lorsque la presse a relayé la volonté du Nigeria, membre de l'Opep, de réduire sa production, a relevé Bill O'Grady de Confluence Investment.

Toutefois, "vu le chaos permanent dans ce pays, il ne serait pas étonnant que la volonté de baisser sa production soit liée davantage à des ennuis dans les infrastructures de production, ce qui est aussi favorable aux cours", a précisé le spécialiste.

Le marché a également profité de la publication mercredi du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine, la Fed réaffirmant qu'elle serait patiente sur les prochaines hausses de taux.

"Des hausses de taux moins nombreuses favorisent les investissements sur le marché", a signalé Mike Lynch de SEER.

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