New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse lundi après des indicateurs en demi-teinte sur l'économie chinoise et des informations sur le retour à la normale de la production de brut en Arabie saoudite.

A Londres, le baril de Brent pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a cédé 1,13 dollar ou 1,8% pour finir à 60,78 dollars.

Le baril de WTI pour la même échéance, la référence à New York, a chuté de 1,84 dollar, ou 3,3%, pour s'établir à 54,07 dollars.

"Les données chinoises et l'annonce de l'Arabie saoudite sont clairement les deux éléments ayant guidé les marchés ce lundi", a estimé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis et l'imposition au début du mois de nouvelles surtaxes réciproques, l'activité manufacturière en Chine a connu en septembre un rebond inattendu selon le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin.

Selon un indicateur officiel publié par le Bureau national des statistiques (BNS), l'activité manufacturière s'est affichée au-dessus des prévisions, mais reste dans la zone de contraction pour le cinquième mois consécutif.

"La grande crainte du marché du pétrole serait un déclin sérieux de la croissance chinoise et les chiffres PMI de l'industrie manufacturière de ce matin n'ont fait qu'alimenter cette crainte", a remarqué Fiona Cincotta, analyste chez City Index.

"Bien que les données soient moins mauvaises qu'attendu (...) elles indiquent que l'industrie chinoise reste au bord de la contraction, ce qui ne présage rien de bon pour la demande en pétrole du pays", a-t-elle continué.

Selon l'agence Bloomberg, un responsable du géant pétrolier saoudien Aramco a par ailleurs affirmé lundi que l'entreprise était revenue au niveau de production précédant les attaques contre ses installations mi-septembre en extrayant jusqu'à 9,9 millions de barils par jour.

"Ces deux éléments interviennent au moment où les raffineries en Europe et aux Etats-Unis entrent en période de maintenance, ce qui va ralentir leur demande", a souligné M. Lipow.

Par ailleurs, les tensions qui avaient émergé au Moyen-Orient suite aux attaques contre les infrastructures pétrolières saoudiennes semblent s'être quelque peu apaisées.

"Le bon sens prévaut en Arabie saoudite pour le moment. Le prince Mohammed ben Salmane a indiqué récemment dans une interview qu'une guerre entre son pays et l'Iran serait un désastre total pour l'économie mondiale", a relevé Naeem Aslam, analyste pour Thinkmarkets.com.

Le prince héritier saoudien a en effet appelé la communauté internationale à "dissuader" Téhéran lors de l'émission "60 Minutes" sur la chaîne CBS.

"Si le monde n'agit pas fortement, fermement, pour dissuader l'Iran, nous assisterons à une escalade encore plus grave qui menacera les intérêts mondiaux", a-t-il affirmé.

L'attaque du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes a réduit de près de 6% la production mondiale et avait fait bondir les cours de l'or noir de près de 20%.

Sur l'ensemble du trimestre, les cours du Brent s'affichent en baisse de 8,7% et du WTI de 7,5%.

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