La profonde transformation des marchés 

Au début du 20ème siècle, le Royaume-Uni dominait les places boursières, suivi des États-Unis, puis de l'Allemagne et de la France. Aujourd'hui, les États-Unis pèsent plus de la moitié du marché mondial, suivis du Japon et de la Chine. La répartition sectorielle a également radicalement évolué. Si, en 1900, le chemin de fer était le secteur le plus important, les places boursières sont aujourd'hui plus diversifiées :  la technologie, l'industrie et la santé dominent la place américaine, et l'industrie, les pétrolières et les banques la place britannique. 

Ces mutations mettent en lumière l'importance d'observer et de s'adapter aux changements géographiques et sectoriels pour optimiser ses performances.

L'usage des échelles logarithmiques 

L'usage d'une échelle logarithmique est préconisé, au détriment des échelles arithmétiques, pour analyser les graphiques financiers sur le long terme (plus de 10 ans), afin de préserver la lisibilité face à une croissance exponentielle des valeurs. 

Les rendements réels, retraités de l'inflation

L'étude met en exergue l'importance de considérer les rendements réels, c'est-à-dire ajustés de l'inflation, pour évaluer la véritable performance des investissements. Par exemple, sur plus de 120 ans, un investissement en action aurait été multiplié par 70 000, alors que retraité de l'inflation, il a en fait été multiplié par 2 300. Un investissement en obligations a été multiplié par 12 sur cette période, contre par 382 en nominal. 

La surperformance des actions

L'analyse des différents actifs sur cette période étendue illustre la surperformance des actions sur les obligations et les produits monétaires à long terme, avec un rendement annuel réel de 6,6% pour les actions, contre 2,1% pour les obligations et 0,8% pour les produits monétaires. Notons toutefois que ces performances varient considérablement d'un pays à l'autre. 

La disparité des rendements entre les pays 

Les différences de rendement entre les pays sont considérables, avec des performances bien plus élevées aux États-Unis qu'en Europe, notamment. L'Afrique du Sud et l'Australie se placent également en tête du classement à long terme (avec des rendements réels des actions autour de 6 à 7% par an) quand l'Allemagne et la France offrent un rendement moyen de 3% par an sur cette période. 

Ici encore, l'étude rappelle l'importance de sortir de son marché local et de diversifier géographiquement les investissements pour capter les marchés les plus dynamiques. 

L'impact des taux de change 

Le rapport attire l'attention sur l'impact des taux de change des différentes monnaies sur les performances des investissements internationaux. Les risques de dévaluation des devises peuvent sévèrement éroder les gains réalisés sur les marchés étrangers. 

Rappelons par exemple que seules deux monnaies se sont appréciées face au dollar sur une période de 120 ans : le franc suisse et l'ancien florin néerlandais. Toutes les autres monnaies étudiées se sont dépréciées par rapport au dollar sur cette période, certaines ayant perdu 99% de leur valeur face à la monnaie étalon ou même disparu. 

Notre expert rappelle notamment d'être vigilant sur les performances des marchés émergents, parfois éblouissantes, et de bien aligner ces performances sur l'évolution des monnaies locales. 

Le risque de drawdown

Parmi les principaux risques qui pèsent sur les investisseurs en actions, notons celui des périodes de baisse et des durées nécessaires de rétablissement des marchés (les drawdowns). 

Les marchés américains ont historiquement offert des périodes de récupération plus courtes (le plus long drawdown du Dow Jones ayant duré 25 ans après la crise de 1929, suivi de celui de 16 ans pour le choc pétrolier et de 6 ans pour la crise de 2008). Mais d'autres marchés, comme le Japon, connaissent des drawdowns bien plus longs (jusqu'à 51 ans pour l'archipel nippon). L'investissement à très long terme, ainsi que sur différentes classes d'actifs (immobilier, obligations, matières premières, cryptomonnaies, etc)  permet donc de normaliser ce risque, en durée et en amplitude. 

L'étude souligne donc les grands conseils généralement donnés aux néo-investisseurs : l'importance de la diversification, géographique, sectorielle, en termes de classes d'actifs et de devises, pour optimiser les rendements et minimiser les risques sur le long terme. Elle rappelle également aux investisseurs la nécessité de prendre du recul et de considérer l'histoire financière pour mieux comprendre et naviguer dans le paysage économique actuel.

Pour en savoir plus sur cet ouvrage et les conseils qui y sont distillés, visionnez cette vidéo de notre expert Xavier Delmas.