Un pirate informatique non-identifié a affirmé la semaine dernière détenir des informations personnelles sur plus d'un milliard de ressortissants chinois, des fichiers qui émaneraient de la police de Shanghaï. Selon le Wall Street Journal, qui cite des chercheurs en cybersécurité, la gestion de cette base de données avait été laissée en libre accès sur internet pendant plus d'un an sans la moindre protection par mot de passe.

S'appuyant sur des informations de police, les chercheurs interrogés par le quotidien ont déclaré que les données étaient hébergées sur la plate-forme de "cloud" d'Alibaba.

L'article du WSJ ajoute, en citant des sources proches du dossier, que les autorités de Shanghaï ont convoqué des cadres de la division "cloud" du géant du commerce en ligne dans le cadre de ce dossier.

Sollicités par Reuters, les autorités locales et des porte-parole d'Alibaba comme de sa division "cloud" n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires. Les autorités chinoises n'ont à ce stade jamais confirmé le détournement de données.

L'action Alibaba a fini la journée en repli de 5,98%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis le 13 juin. Elle a perdu 15,5% de sa valeur sur l'ensemble de la semaine, sa pire performance hebdomadaire depuis sa mise sur le marché en novembre 2019.

Pour Brock Silvers, directeur des investissements de Kaiyuan Capital à Hong Kong, si un lien était établi entre Alibaba et le détournement de données, le groupe serait "à la merci des régulateurs de Pékin".

"Le développement de ses activités pourrait être affecté jusqu'à ce que le dossier soit clos. Et même s'il est blanchi, il y a un risque d'amendes importantes", a-t-il ajouté.