Ce dernier est coté à Wall Street depuis juin et sa valorisation s'est réduite de moitié autour de 980 millions de dollars en raison d'une hausse des coûts, d'une baisse de la clientèle et de la menace constituée par les ambitions d'Amazon.com en la matière.

HelloFresh, dont l'actionnaire majoritaire (53%) est l'investisseur allemand Rocket Internet, avait renoncé une première fois à s'introduire en Bourse voici deux ans, jugé trop cher par les investisseurs à l'époque.

Les Etats-Unis sont le principal marché de l'entreprise allemande, qui ne ménage pas la publicité et les offres promotionnelles pour concurrencer Blue Apron ou encore Plated.

Dominik Richter, trentenaire co-fondateur et président du directoire d'HelloFresh, explique que son entreprise, déficitaire, suit une trajectoire différente.

"Nos marges et nos perspectives de rentabilité sont tout à fait autres; nous gagnons beaucoup de parts de marché aux Etats-Unis et c'est pourquoi nous supposons que notre cotation aura un autre sort", a-t-il dit à Reuters.

L'annonce d'HelloFresh est un bon point pour Rocket Internet, qui a lancé son IPO en 2014 en se promettant d'être un incubateur de startups. Il a dû toutefois attendre cette année pour connaître sa première réussite avec le spécialiste des livraisons de repas Delivery Hero, dont l'action a gagné 25% depuis son IPO en juin.

L'action Rocket Internet gagne 1% en Bourse de Francfort mardi après-midi.

HelloFresh compte placer pour 300 millions d'euros au plus de titres, ce qui donnerait aux nouveaux investisseurs une participation globale de 20%, selon une source au fait du dossier, induisant une valorisation maximale de 1,5 milliard d'euros.

C'est moins que la valorisation de deux milliards d'euros qui lui avait été appliquée en décembre lorsque la société avait levé des fonds auprès du gérant Baillie Gifford et du fonds souverain du Qatar.

Bien qu'il ne soit pas un concurrent direct d'HelloFresh, le fabricant de plats préparés Bakkavör prévoit lui-même de placer début novembre en Bourse de Londres le quart au moins de son capital, une IPO susceptible de valoriser le groupe islando-britannique jusqu'à 1,5 milliard de livres (1,67 milliards d'euros), selon des sources.

HelloFresh, qui livre les ingrédients nécessaires à la confection de repas et les recettes qui vont avec dans 10 pays, compte parvenir au point mort opérationnel d'ici le début 2019. Il a enregistré une perte nette de 56,7 millions d'euros au premier semestre et réalisé un chiffre d'affaires de 435 millions d'euros.

Blue Apron projetait en août une perte nette de 121 à 128 millions de dollars au second semestre et un CA de 380 à 400 millions de dollars.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Arno Schuetze et Nadine Schimroszik