BERLIN, 2 septembre (Reuters) - Les conservateurs allemands de l'Union chrétienne démocrate (CDU), à laquelle appartient la chancelière Angela Merkel, et de l'Union chrétienne sociale (CSU), son aile bavaroise, veulent réduire les aides financières accordées aux réfugiés pour en limiter le nombre, en forte augmentation.

Depuis le début de l'année, 413.535 demandes d'asile ont été enregistrées en Allemagne et le gouvernement s'attend à ce que ce nombre atteigne 800.000 d'ici la fin de l'année, soit quatre fois plus qu'en 2014.

La crise des migrants est devenue "la tâche la plus importante de notre époque en matière de politique intérieure et étrangère", écrivent les chefs de files des groupes parlementaires CSU et CDU dans un programme en 12 douze points sur le sujet. Il doit être soumis dimanche aux sociaux démocrates, partenaires des conservateurs au sein la "grande coalition" au pouvoir.

Si l'Allemagne doit selon eux accueillir les réfugiés de guerre, elle doit éviter d'attirer les migrants qui cherchent à bénéficier des aides sociales, disent-ils. "Nous ne voulons pas que des migrants viennent à cause de nos dispositifs de sécurité sociale", disent-ils.

Les élus estiment en outre que les réfugiés ne doivent plus percevoir d'aide en liquide et réfutent l'idée avancée dans certains landers d'attribuer des cartes donnant accès à la gratuité des soins.

Ils sont également hostiles à l'idée d'un permis de travail attribué le jour du dépôt de la demande d'asile, mais proposent de réduire la durée de l'examen des demandes en créant un millier de postes supplémentaires à l'Office fédéral pour la migration et les réfugiés en 2016.

Ils recommandent également de faire appel plus largement aux volontaires du service civil, dont 5.000 devraient selon eux être affectés à la gestion de la crise, et plaident pour une augmentation des aides fédérales aux landers et aux municipalités.

Enfin, les migrants arrivés pour des raisons économiques et les demandeurs d'asile n'ayant pas obtenus gain de cause doivent selon eux être expulsés en plus grand nombre, et l'entrée sur le territoire allemand doit être interdite aux seconds pendant cinq ans.

(Andreas Rinke, Jean-Philippe Lefief pour le service français)