Berlin (awp/afp) - La demande intérieure a tiré la croissance allemande au premier trimestre, avec une hausse confirmée de 0,4% du PIB, sur fond de hausse des salaires et d'essor du bâtiment, a indiqué Destatis jeudi.

La première économie européenne reprend de la vigueur après avoir frôlé la récession fin 2018, avec un recul de 0,2% de sa production au troisième trimestre suivi d'une stagnation au quatrième, mais reste sur la même dynamique.

Une nouvelle fois, la consommation des ménages (+1,2% par rapport au trimestre précédent), les investissements dans les équipements (+1,2%) et plus encore dans la construction (+1,9%) ont soutenu la conjoncture.

L'Allemagne, où les grèves pour les salaires se sont multipliées ces dernières années sur fond de forte croissance, a vu les revenus nets des salariés croître de 4,9% sur un an, pendant que ceux du capital refluaient de 2,6%.

Le bâtiment poursuit lui sur sa lancée, à rebours d'une conjoncture industrielle globalement morose, et a bénéficié d'un "hiver doux" favorable aux chantiers, souligne Destatis.

A l'inverse, la dépense publique a reculé de 0,3% en glissement trimestriel, un sujet délicat tant Berlin est régulièrement accusé par ses partenaires étrangers, les organisations internationales ou les économistes d'investir trop timidement dans la formation ou les infrastructures.

La demande étrangère, longtemps le moteur d'une industrie allemande très tournée vers l'export, a livré des signaux mitigés et contribué négativement à la croissance (-0,9 point), comme les deux trimestres précédents.

Les exportations (+1,0%) ont progressé un peu plus que les importations (+0,7%) par rapport au trimestre précédent, mais la hausse des importations reste bien plus forte en glissement annuel (+4,1% contre +1,5%).

Pour l'ensemble de l'année, le gouvernement allemand mise sur 0,5% de croissance et le Fonds monétaire international sur 0,8%, soit un net coup de frein par rapport aux 2,2% de 2017 et 1,4% l'an dernier.

afp/jh