« Nous sommes entrés dans une période de rentabilité des actifs plus faible », a averti Pascal Blanqué, CIO d’Amundi Group, lors d’une réunion consacrée au type de stratégie d’allocation qu’il faut mettre en place dans une phase avancée du cycle. Il s’agit selon lui d’un tournant du point de vue des investisseurs, qui ont connu précédemment des rentabilités positives, voire très positives. Pascal Blanqué souligne que la préservation du capital devient l’objectif central des investisseurs.

Le gérant affiche une exposition modérée aux classes d'actifs risqués, qui devraient offrir de meilleures opportunités d'investissement dans les 6 à 8 prochains mois.

Parmi les thèmes d'investissement évoqués figurent celui de l'expansion du cycle américain à court terme grâce à la politique fiscale et dans une optique à moyen terme celui de la rotation de fin de cycle. Pour Pascal Blanqué, la croissance mondiale a dépassé son pic et son caractère synchronisé est moins évident. Le CIO d'Amundi a reconnu que la situation " n'était pas confortable aujourd'hui " car nous étions " au milieu du gué.
Raphaël Sobotka, Global Head of Flexible, Risk Premia & Retirement Solutions, a souligné la pression qui s'exerçait sur les valorisations depuis le début de l'année, la croissance n'étant plus en phase d'accélération et les politiques monétaires se normalisant. Les multiples ont déjà perdu un point aussi en Europe qu'aux Etats-Unis.

La croissance peut-elle compenser la baisse des valorisations ?

En l'absence d'accélération de la croissance économique, il est compliqué pour les marchés actions d'afficher des croissances de profits supérieures à 10%, a expliqué Raphaël Sobotka. En conséquence, les actifs risqués (actions et crédit) devraient afficher une performance positive cette année, mais dans un range relativement faible. Global Head of Flexible, Risk Premia & Retirement Solutions s'attend par ailleurs à ce que l'environnement de volatilité élevée perdure.

En dépit des facteurs de risque, notamment l'équilibre entre la croissance et les taux d'intérêt et la situation en zone euro, le gestionnaire a choisi le côté légèrement " bull ".

Celui-ci fait remarquer que la croissance des bénéfices des entreprises sera élevée, en particulier aux Etats-Unis où elle atteindra 20% grâce à la réforme fiscale. Elément important, cette progression des profits ne vient pas seulement des valeurs technologiques, mais de l'ensemble des secteurs. En 2018, mais aussi de manière plus importante en 2019. " Or, comme les marchés anticipent, c'est 2019 qui devient important en ce milieu d'année ", a précisé Raphaël Sobotka.

Amundi s'est d'ailleurs renforcé récemment sur les marchés américains car la performance des marchés européens risque d'être mangée pour partie par l'appréciation de l'euro face au dollar, à l'image de 2017.

Il juge que Wall Street est correctement pricé par rapport à l'Europe si on corrige des différences sectorielles, valeurs technologiques aux Etats-Unis et financières en Europe, a précisé le Global Head of Flexible, Risk Premia & Retirement Solutions.

Ce dernier a ajouté que dans une optique de moyen terme, il faut commencer à se diriger vers des investissements en action de " qualité ". Il a précisé qu'il s'agissait de sociétés n'appartenant pas à un secteur particulier, avaient notamment comme caractéristique d'être peu ou pas endettées.