BUENOS AIRES, 20 août (Reuters) - L'Argentine honorera les engagements budgétaires pris envers le Fonds monétaire international (FMI) et s'emploiera à stabiliser le peso, a assuré mardi son nouveau ministre des Finances sans parvenir à empêcher une nouvelle chute de la monnaie nationale et de la Bourse de Buenos Aires.

Quelques minutes après avoir prêté serment devant le président Mauricio Macri, Hernan Lacunza a déclaré à la presse que le gouvernement était déterminé à éradiquer le déficit budgétaire primaire (hors service de la dette) dès cette année en dépit des mesures sociales coûteuses annoncées la semaine dernière, quelques jours après la défaite du président aux élections primaires.

Il a ajouté que la stabilisation du peso était sa priorité. La devise argentine a perdu 18% de sa valeur face au dollar américain la semaine dernière après les résultats des primaires, qui augurent d'une défaite de Mauricio Macri à l'élection présidentielle du 27 octobre au profit du candidat de centre gauche Alberto Fernandez.

"Nous voulons laisser une base économique solide, quel que soit le candidat qui l'emportera" dans deux mois, a dit Hernan Lacunza, ancien responsable de l'économie de la province de Buenos Aires, nommé après la démission samedi de Nicolas Dujovne.

Ce dernier avait justifié son départ par la nécessité d'un "important renouvellement".

En fin de séance sur les marchés argentins, le peso cédait plus de 1% face au dollar, l'indice Merval de la Bourse de Buenos Aires chutait de plus de 10% et sur le marché obligataire, les obligations souveraines argentines perdaient autour de 3%, les investisseurs réagissant à la double dégradation de la note souveraine du pays par les agences Fitch et Standard & Poor's vendredi.

Les marchés argentins étaient restés fermés lundi, jour férié dans le pays.

S'exprimant lors d'une conférence à Buenos Aires, James McCormack, directeur des notations souveraines de Fitch, a laissé entendre que l'Argentine pourrait être contrainte de restructurer sa dette.

"Une restructuration ou un défaut sont possibles mais nous ne disons pas qu'ils sont probables", a-t-il déclaré.

De son côté, le FMI, qui a accordé à Buenos Aires un plan d'aide de 57 milliards de dollars (51,3 milliards d'euros) en échange de promesses d'assainissement budgétaire, a assuré suivre avec attention la situation en précisant qu'il enverrait "bientôt" une équipe sur place.

L'organisation doit publier le 15 septembre sa prochaine évaluation de la situation économique argentine et de la capacité du pays à rembourser ses dettes.

Buenos Aires devra notamment rembourser quelque 20 milliards de dollars au deuxième trimestre 2020.

(Hugh Bronstein et Jorge Otaola; Marc Angrand pour le service français)