La société, qui a pour clients des grands groupes comme EADS, Areva, EDF, EADS ou encore General Electric, examine aussi actuellement un projet de fusion avec un groupe d'ingénierie spécialisé dans les infrastructures qui lui permettrait de doubler son chiffre d'affaires à deux milliards d'euros d'ici 18 mois, a déclaré Dominique Louis lors d'un entretien à Reuters.

"J'ai un calendrier et j'ai des noms de sociétés en face", a-t-il dit. "Nous avons une feuille de route qui pourrait permettre d'atteindre deux puis quatre milliards."

Assystem, dont le chiffre d'affaires a atteint 761 millions d'euros l'an dernier et dont la capitalisation boursière s'élève à 286 millions, met en oeuvre une stratégie de fusion et acquisition afin d'amener la taille du groupe à quelque quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel d'ici cinq ans.

Cette démarche pourrait déboucher sur un rapprochement avec le groupe d'ingénierie britannique Atkins, avec lequel Assystem a conclu une alliance dans le nucléaire, a précisé le président, ajoutant toutefois qu'il n'y avait pas de discussions en cours à ce sujet.

"Imaginez qu'on arrive à passer à deux milliards, je pense qu'on pourrait parler très sérieusement de rapprochement avec Atkins", a déclaré Dominique Louis. "Je n'ai pas envie de me mettre autour de la table avec Atkins aujourd'hui, parce qu'il sont trop gros et nous trop petits."

LE NUCLÉAIRE JUGÉ PORTEUR

Assystem table sur une marge opérationnelle de 7-8% cette année contre 7,7% l'an dernier, avec un chiffre d'affaires de l'ordre d'un milliard en tenant compte de l'acquisition prévue, a-t-il précisé.

Le groupe a racheté l'an dernier MPH, spécialisé dans l'ingénierie destinée au secteur de l'énergie, ce qui lui a permis de prendre pied sur le marché du pétrole et du gaz, d'être présent au Proche-Orient et de faire de Total son sixième plus gros client.

Malgré l'impact de la catastrophe de Fukushima au Japon, Assystem juge prometteuses les perspectives à long terme du nucléaire, qui représente 19% de son chiffre d'affaires actuellement.

"Vous pouvez le prendre par n'importe quel bout pour les 20-30 ans qui viennent, il y aura toujours de l'activité dans le nucléaire", a-t-il estimé, soulignant que l'activité devrait être aussi bien alimentée par de nouveaux programmes que par des chantiers de démantèlement de centrales.

Le groupe attend le résultat d'appels d'offres dans le nucléaire en Afrique du Sud, en Arabie saoudite et au Brésil auxquels il a répondu par le biais de sa coentreprise avec Atkins.

"Ce marché va décoller dans 4-5 ans alors que, si vous prenez le pétrole, c'est en ce moment que les investissements sont les plus importants", a observé le président.

Le titre Assystem a progressé de plus de 19% depuis le début de l'année, mais il a perdu 17% par rapport à ses plus hauts atteints début avril.

Avec la contribution de Jean-Michel Bélot, édité par Benjamin Mallet

par Alice Cannet

Valeurs citées dans l'article : ASSYSTEM, EDF, EADS, TOTAL, AREVA, General Electric Company, WS Atkins PLC