Londres (awp/afp) - Le constructeur de voitures de luxe Aston Martin s'effondrait de plus de 20% mercredi matin à la Bourse de Londres après avoir revu en baisse ses ambitions pour l'année 2019 face à des marchés incertains en Europe et au Royaume-Uni.

Le groupe britannique, célèbre depuis des décennies grâce à James Bond, traverse une mauvaise passe, particulièrement visible depuis son entrée sur le marché boursier londonien en octobre dernier.

L'annonce dans un communiqué publié mercredi d'objectifs financiers bien moins élevés qu'espéré jusqu'à présent entraînait une nouvelle chute de son titre.

Vers 07H30 GMT, la valeur perdait 22,18% à 805,40 pence, pour une valorisation de 1,8 milliard de livres, soit plus de deux fois inférieure à ce qu'elle était lors de son introduction en Bourse.

Aston Martin prévoit de vendre entre 6300 et 6500 voitures au cours de l'exercice 2019, alors qu'il voulait en écouler entre 7100 et 7300 jusque-là.

De même, il table sur une rentabilité plus faible, avec une marge opérationnelle ajusté de 8% contre 13%, selon son précédent objectif.

"Nos ventes sont pénalisées par l'incertitude macroéconomique et la faiblesse qui perdure sur les marchés britannique et européen", regrette Andy Palmer, directeur général du constructeur.

Le groupe fait les frais d'une croissance économique plus faible en Europe et au Royaume-Uni sur fond de Brexit. La prochaine sortie de l'UE, prévue fin octobre, avait déjà contraint le constructeur à mettre de côté 30 millions de livres pour faire face aux perturbations que le Brexit engendre.

Aston Martin dit avoir constaté un durcissement des conditions de marché en mai et anticipe un contexte difficile jusqu'à la fin de 2019, tout en "se préparant prudemment pour 2020".

"Les investisseurs ne sont jamais ravis quand on leur vend des perspectives plus brillantes qu'elle ne le sont", souligne Neil Wilson, analyste chez Markets.com. Le groupe "parvient à croître mais simplement pas au rythme voulu par la direction", ajoute-t-il.

Sur le seul deuxième trimestre, le groupe a vendu 1381 véhicules, soit 7% de hausse sur un an, principalement grâce à un bond de son activité sur le continent américain (+83%). Les ventes sont en chute de 22% au Royaume-Uni et de 28% dans la zone Europe-Afrique-Moyen Orient.

afp/buc