Zurich (awp) - Le nombre de licenciements a accéléré dans les secteurs financier et pharmaceutique, alors qu'ils ont décéléré dans l'industrie, selon le baromètre publié jeudi par le cabinet Von Rundstedt. Les responsables et cadres ont été plus touchés par les mesures de restructuration que les spécialistes.

"Les licenciements en 2018 ont été généralement plus marqués par des pressions structurelles que par nécessité économique", a indiqué Von Rundstedt, cabinet spécialisé dans le reclassement externe de salariés licenciés.

Dans le secteur financier, le nombre de licenciements a augmenté de 32% l'année dernière, contre 22% en 2017. Dans l'industrie pharmaceutique, la hausse a atteint 27% en 2018, après 24% l'exercice précédent.

L'industrie traditionnelle a moins souffert que les autres secteurs de l'économie suisse. Après une accélération de 29% en 2017, le nombre de licenciements est descendu à 22%. Selon Von Rundstedt, cette évolution "peut être attribuée à une reprise conjoncturelle et à l'amélioration des conditions économiques".

Concernant les motifs de licenciements, les spécialistes du cabinet d'"outplacement" ont relevé que les réductions d'effectifs avaient diminué de 26% à 20%, alors que le nombre de restructurations a progressé de 40% à 46%.

Les cadres dirigeants et intermédiaires ont principalement fait les frais de cette évolution, les fluctuations étant plus importantes chez les managers et les cadres, tandis que les spécialistes ont été moins touchés. Cette situation suggère "une augmentation de la pénurie de main d'oeuvre qualifiée sur le marché, pour certains profils spécifiques", a estimé le cabinet, qui a réalisé son baromètre auprès de 1450 employés licenciés et 182 sociétés.

Pour les plus de 50 ans, "la situation reste tendue", a souligné le cabinet. Si les plus de 50 ans ont été autant touchés par les licenciements que les autres groupes d'âge au cours des deux dernières années, on constate une légère hausse au sein de ce groupe en 2018.

Evolution salariale négative

La durée de la recherche a cependant diminué pour des raisons économiques et grâce à l'amélioration des méthodes de conseil. Le temps moyen nécessaire pour trouver un nouvel emploi atteint néanmoins 6,8 mois chez les plus de 50 ans, contre 5,3 mois pour la moyenne globale.

Pour faire face à ce défi, les spécialistes de Von Rundstedt ont évoqué "la carrière en arc de cercle", soit une réduction salariale après 50 ans pour préserver ses chances d'emploi. L'étude a en effet constaté "une évolution salariale négative significative" de -12% chez les plus de 50 ans lors de changements d'emploi après des licenciements. A l'inverse, les jeunes salariés ont profité l'année dernière d'une évolution salariale positive d'environ +9%.

"L'obstacle des coûts salariaux chez les plus de 50 ans peut apparemment être surmonté avec de la flexibilité des deux côtés", chez les employeurs et les employés, a conclu Von Rundstedt.

al/ol