TORONTO, 20 décembre (Reuters) - Le fabricant de smartphones BlackBerry a fait état vendredi d'une perte trimestrielle de 4,4 milliards de dollars imputable à la dépréciation des stocks et d'actifs, tout en annonçant un partenariat salué par les investisseurs.

Le groupe canadien, qui a renoncé le mois dernier à se mettre en vente, a en effet noué un partenariat de cinq ans avec le groupe taïwanais Foxconn portant sur le développement et la fabrication de téléphones à destination de l'Indonésie et d'autres marchés à fort potentiel de croissance.

Avec cet accord, BlackBerry atténue le risque de devoir passer des dépréciations sur invendus, et les investisseurs ont préféré retenir ces éléments plutôt que la lourde perte accusée au troisième trimestre. L'action BlackBerry bondissait de 12,44% à 7,04 dollars vers 18h00 GMT.

Du point de vue des investisseurs, BlackBerry effectue une sortie du secteur de la fabrication de combinés, tout en conservant sa marque.

"C'est presque comme si BlackBerry se séparait de ses activités de combinés mobiles à destination des consommateurs sans vraiment s'en séparer", a commenté Peter Misek qui compare ce comportement à celui adopté par Intel et Hewlett-Packard pour leurs ordinateurs portables.

Pour le directeur général John Chen, BlackBerry pourrait renouer avec les bénéfices lors de l'exercice fiscal 2016.

Il a dit compter sur la croissance robuste de ses activités de services, en particulier dans la gestion du trafic des smartphones sur les réseaux d'entreprises ou de collectivités.

La perte de 4,4 milliards de dollars enregistrée au troisième trimestre, clos le 30 novembre, représente 8,37 dollars par action et se compare à un bénéfice net de neuf millions (2 cents) un an auparavant.

Hors exceptionnels, la perte est de 354 millions de dollars, soit 67 cents par action.

Mis en difficulté ces dernières années par le succès des smartphones d'Apple, le groupe canadien n'a pas réussi à regagner des parts de marchés, malgré le lancement de deux nouveaux smartphones cette année.

BlackBerry avait annoncé le mois dernier qu'il renonçait à se mettre en vente et qu'il lèverait un milliard de dollars par le biais d'un placement privé auprès d'investisseurs de long terme, parmi lesquels son principal actionnaire, l'assureur Fairfax Financial Holdings. (Euan Rocha et Alastair Sharp, Wilfrid Exbrayat et Constance de Cambiaire pour le service français, édité par Marc Joanny)