Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait sans direction claire lundi à l'approche de la mi-journée. Après une ouverture en hausse timide, son indice phare SMI avait repassé la barre des 9800 points dans les premiers échanges, avant de glisser dans le rouge puis de revenir à l'équilibre. La tendance contraste avec Wall Street, où les principaux indices ont fini à des niveaux inédits vendredi, enivrés par la perspective de voir les taux baisser en fin de mois.

Revenant sur l'audition du patron de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell face au Congrès américain la semaine dernière, les analystes de CMC Markets soulignent l'effet dopant sur les marchés boursiers de la perspective de voir les taux baisser. Les intervenants restent cependant partagés sur l'ampleur et le calendrier d'une (de) future(s) baisse(s) de taux.

Au chapitre macro-économique, la croissance de l'économie chinoise s'est établie à 6,2% sur un an au deuxième trimestre, soit son niveau le plus bas depuis 27 ans, en dépit des efforts de stabilisation de la conjoncture engagés par Pékin en pleine guerre commerciale avec Washington.

"La guerre commerciale a d'énormes répercussions sur l'économie chinoise", estime le courtier Oanda. "Et comme les négociations peinent à réaliser des progrès significatifs, nous sommes certainement encore loin du creux de la vague", poursuit-il.

En Suisse, l'indice des prix à la production et à l'importation (PPI) s'est contracté en juin de 0,5% sur un mois et de 1,4% sur un an, essentiellement en raison du prix des hydrocarbures et des métaux et produits semi-finis.

Sur le coup de 10h40, le Swiss Market Index (SMI) grappillait 0,04%,à 9766,72 points, avec un plus haut à 9803,22 et un plus bas à 9737,90 points. Le Swiss Leader Index (SLI) était quasiment à l'équilibre (+0,02%) à 1507,01 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) grignotait 0,07% à 11'846,03 points. Sur les trente "blue chips", 16 pointaient dans le vert, 11 dans le rouge, et trois jouaient les équilibristes.

Lafargeholcim (-0,02%) figurait de justesse parmi les perdants. Le géant franco-suisse des matériaux de construction a annoncé le rachat du producteur roumain de béton Somaco. Le montant de la transaction, dont la finalisation est attendue pour le dernier trimestre 2019, n'a pas été divulgué.

Swiss Life s'est déclaré en faveur des projets de réforme de la prévoyance retraite et notamment du taux de conversion. Dans un entretien à AWP, son directeur général Patrick Frost a jugé "important que le taux de conversion soit abaissé d'actuellement 6,8% à 6,0% et que les caisses de pension reçoivent d'autres sources de financement".

UBS (-1,3%) avait ravi la lanterne rouge à Adecco (-1,2%). Le numéro un mondial de l'intérim a vu sa recommandation torpillée par Jefferies, qui invite désormais à se défaire du titre. La banque d'investissement new-yorkaise estime qu'au vu du tassement attendu des recettes, les mesures d'optimisation risquent d'être restées lettre morte.

Toujours aux bancaires, Credit Suisse (-0,3%) avait cédé ses gains d'entame de séance, alors que Julius Bär faisait du surplace.

Les valeurs du luxe Richemont (-0,7%) et Swatch (-0,3%) n'en menaient pas large, vraisemblablement plombées par le coup de mou de l'économie chinoise.

Les poids lourds évoluaient en ordre dispersé, Novartis et Nestlé s'offrant 0,3% chacun, alors que le bon de jouissance Roche se délestait de 0,1%.

Sur le marché élargi, la banque liechtensteinoise VP Bank (+2,6%) a indiqué tabler sur un bénéfice semestriel en hausse de 19,5% sur un an et assure que l'afflux d'argent nouveau a continué à évoluer "positivement".

L'organisateur de foires et de salons MCH (stable) élargit sa direction générale en y intégrant un responsable du numérique et de l'innovation, une nouvelle fonction qui sera assumée par Andreas Eggimann, jusqu'ici responsable depuis 2014 de la gestion numérique de la Poste.

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