Zurich (awp) - La Bourse suisse peinait à trouver une direction vendredi matin, dans le sillage d'un honorable rebond des indices à Wall Street et au lendemain d'une séance dopée par une amorce de normalisation de la politique monétaire observée par la Banque centrale européenne (BCE). Les perspectives brossées par cette dernière pour la conjoncture sur le Vieux continent avaient aussi contribué à l'embellie.

Le regain de confiance des investisseurs américains est largement attribué à un détail dans le controversé projet du président des Etats-Unis Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium. Canada et Mexique seront d'emblée exemptés de ce nouveau droit de douane et le texte désormais paraphé par l'imprévisible occupant de la Maison Blanche prévoit la possibilité pour tous les autres pays concernés de négocier également de tels passe-droits, selon des indiscrétions de l'exécutif américain.

"La tendance pourrait s'accélérer cet après-midi si les chiffres de l'emploi américain ne devaient pas montrer de surprises négatives", anticipe Mirabaud Securities dans un commentaire matinal.

La saison des résultats se poursuit en Suisse, avec notamment le rapport définitif livré par UBS. La banque aux trois clés a raboté d'une grosse centaine de millions de francs suisses ses résultats opérationnel et net, en raison de nouvelles provisions pour litiges. Les rémunérations du grand patron Sergio Ermotti et du président Axel Weber n'ont pas pâti de ces fâcheux éléments.

Chez Zurich Insurance également, le directeur général (CEO) Mario Greco a vu son salaire ordinaire prendre l'ascenseur. L'ancien patron de Generali ne pourra cependant pas compter cette année sur la généreuse prime accordée au moment de son engagement au printemps 2016, en guise de dédommagement pour n'avoir notamment pas eu la possibilité de réaliser les objectifs à moyen terme fixés par son désormais ex-employeur transalpin.

Plusieurs sociétés du marché élargi se sont livrées à l'exercice de présentation de leurs performances 2017. Starrag a ainsi pris de l'avance jeudi soir déjà, précédant vendredi matin SFS, Schweiter ou encore Zug Estate.

A 09h20, le Swiss Market Index (SMI) égarait 0,04% à 8892,93 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,11% à 1456,92 points et le Swiss performance Index (SPI) 0,05% à 10'299,10 points. Sur les trente plus larges cotations, seize lâchaient du lest, onze prenaient de la hauteur et Geberit, Swiss Re comme LafargeHolcim évoluaient en eaux stagnantes.

Clariant (-1,0%) affichait les pertes les plus sévères, sans indication particulière et juste derrière UBS (-0,9%).

La volatile Aryzta (-0,7%) ou encore Logitech (-0,6%) n'étaient pas épargnés non plus. Le boulanger industriel doit publier des résultats lundi sur le premier semestre d'un exercice décalé, pour lesquels la direction a d'ores et déjà émis un avertissement sur bénéfice.

Vifor (+0,6%), Lonza (+0,5%) et Sonova (+0,4%) emmenaient le peloton des échappés.

Les poids lourds pharmaceutiques se maintenaient au dessus de l'équilibre, de justesse pour Novartis (+0,1%) et un peu plus franchement pour Roche (+0,4%). Le paquebot agro-alimentaire Nestlé dérivait de 0,1%.

Sur le marché élargi, Starrag (+7,9%) a comme promis renforcé sa rentabilité en 2016. Le fabricant de machines-outils a plus que doublé son bénéfice net, grâce en partie à une ristourne d'impôts. La direction se veut optimiste pour l'avenir immédiat.

SFS (+2,5%) a également étoffé ses gains, profitant de l'intégration aboutie de Tegra Medical. La copie rendue pour 2017 a été pour la première fois calculée en fonction de la norme Swiss GAAP FER, en lieu et place d'une IFRS jugée trop contraignante.

Schweiter (+1,7%) a aussi fait le point sur une année marquée par de vastes changements dans son périmètre d'activités, entre la cession de ses machines textiles à Rieter et l'acquisition de l'irlandais Athlone Extrusions. La performance finale n'est pas pour déplaire aux analystes.

La société immobilière Zug Estate (-0,3%) n'est pas parvenue à concrétiser les attentes du marché en termes de rentabilité opérationnelle. Le bénéfice net s'est contracté de près d'un tiers, sous l'effet notamment de revalorisations moins importantes qu'en 2016.

Vendredi soir, la Banque Profile de Gestion (+1,7%) avait revendiqué une nette embellie sur le front de ses résultats en 2017.

jh/lk