Zurich (awp) - La Bourse suisse restait nettement dans le rouge vendredi en milieu de journée, dans un climat plombé par la perspective de plus en plus probable de guerre commerciale sino-américaine. Le SMI était largement sous les 8600 points, mais il tendait tout de même à se reprendre par rapport au plus bas du jour.

Le président américain Donald Trump a fait une série d'annonces aussi tonitruantes que contradictoires, déclenchant une offensive commerciale sans précédent contre la Chine jeudi, tout en affirmant préserver "l'amitié" qu'il revendique avec le président de l'Empire du Milieu, Xi Jinping.

M. Trump a signé "un mémorandum ciblant l'agression économique de la Chine" et évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant allant jusqu'à 60 mrd USD pour mettre un terme à la "concurrence déloyale" de Pékin et le vol de propriété intellectuelle.

"C'est la première fois que les marchés réagissent violemment à des mesures politiques. Certes, dans le passé, le référendum britannique ou l'élection américaine avaient généré de la volatilité à court terme, mais cette fois il ne s'agit pas d'une réaction à un scrutin, mais bien à une stratégie politique déployée par la Maison Blanche et dont les conséquences inquiètent sérieusement les investisseurs", ont noté les analystes d'Aurel BGC.

Sur le plan macroéconomique, les prix à la consommation ont augmenté de 1% en février au Japon sur un an, après une hausse de 0,9% lors des trois mois précédents. On attendait dans l'après-midi les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs en février aux Etats-Unis.

Vers 11h50, le SMI reculait de 0,55% à 8590,41 points avec un plus bas à 8549,15 et un plus haut à 8602,11. Le SLI cédait 0,70% à 1410,42 points et le SPI 0,73% à 10'010,43 points. Sur les trente valeurs vedettes, trois montaient et le reste reculait.

Le trio des plus gros perdants se composait de la volatile Aryzta (-2,0%), Swiss Life (-1,6%) et Dufry (-1,5%).

Aux bancaires, Credit Suisse (-1,4%) reculait le plus nettement. Le rapport annuel de la banque aux deux voiles révèle que son patron Tidjane Thiam a vu sa rémunération se replier à 9,7 mio CHF au titre de l'exercice écoulé. Julius Bär cédait 0,9% et UBS 0,6%.

Les poids lourds défensifs faisaient de la résistance: Roche partageait le podium avec Swisscom et Nestlé, tous en hausse de 0,1%.

Roche a décroché une autorisation de commercialisation pour son anticorps bispécifique Hemlibra (emicizumab) au Japon, qui devient le troisième grand marché à s'ouvrir à ce nouveau médicament, après les Etats-Unis en novembre dernier et l'Union européenne fin février.

Novartis (-0,9%) a annoncé jeudi soir une extension d'indication de la part de l'Agence américaine du médicament (FDA) pour son médicament Tasigna (nilotinib) pour le traitement de jeunes patients atteints d'une forme rare de leucémie, et s'est félicité ce matin de résultats d'étude de phase III concluants sur l'efficacité du siponimod contre la sclérose en plaques secondaire progressive (SPMS).

Le chimiste du bâtiment Sika (-0,5%) a annoncé la mise en service d'un site de production de mortier au Vietnam.

Sur le marché élargi, le spécialiste des produits structurés Leonteq (+4,8%) tirait son épingle du jeu. Baader Helvea a entamé jeudi soir la couverture du titre à "buy", évoquant un modèle d'affaires unique sans concurrence directe et un potentiel de croissance sous-estimé.

Le fabricant de composants électriques Lem (-2,0%, dans de très faibles volumes) est passé sous le contrôle d'un groupe d'actionnaires mené par Wemaco Invest et Swisa Holding, qui a porté sa participation à 50,01% du capital-actions.

Le spécialiste de la découpe et de l'usinage de métaux Adval Tech (-2,9%) et celui des solutions de convoyage Interroll (-8,0%) ont publié leurs résultats annuels.

Medartis (56,63 CHF, prix d'émission 48 CHF) a fait son entrée sur SIX ce matin. Sensirion (-1,8%) avait fait de même la veille et Asmallworld (+1,8%) en début de semaine.

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