Brasilia (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil (BCB) a révisé jeudi à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016 et 2017, tout comme celles de l'inflation, encore très élevée malgré la récession que traverse la première économie d'Amérique latine.

D'après le rapport trimestriel de la BCB, le PIB brésilien, déjà en chute de 3,8% en 2015, baissera en 2016 de 3,4% contre 3,3% prévus auparavant.

En 2017, le Brésil retrouvera une maigre croissance de +0,8%, contre +1,3% prévu il y a trois mois.

La hausse des prix à la consommation qui a atteint 10,67% en 2015 - son plus haut niveau des treize dernières années - reculera à 6,5% cette année, contre 6,6% prévus en septembre. Ce taux se rapproche de l'objectif fixé par les autorités brésiliennes : 4,5% avec une marge de tolérance de deux points de pourcentage.

En 2017, l'inflation devrait descendre à 4,4% puis à 3,6% en 2018.

Le marché table quant à lui sur une inflation de 6,5% en 2016, de 4,7% en 2017 et de 4,5% en 2018.

Le recul de l'inflation permettra à la Banque centrale de réduire progressivement son taux d'intérêt directeur, aujourd'hui à 13,75%, l'un des niveaux les plus hauts du monde et dissuasif pour les investisseurs.

Le président conservateur Michel Temer, qui cette année a remplacé la présidente de gauche Dilma Rousseff après sa destitution controversée, a lancé un plan d'austérité pour tenter de retrouver la confiance des investisseurs.

Le Sénat a définitivement validé le 13 décembre le gel des dépenses publiques sur 20 ans, mesure phare du gouvernement Temer, qui prône une cure d'austérité pour sortir le pays d'une récession historique, mais rejetée par la majorité des Brésiliens.

Le gouvernement prévoit aussi une réforme des retraite et du travail.

Le chef de l'Etat, dont le nom a été cité récemment plusieurs fois dans le cadre du méga-scandale de corruption Petrobras a déclaré jeudi lors d'un petit déjeuner de presse à Brasilia qu'il n'envisageait pas de démissionner.

"Si je vais démissionner? J'avoue que je n'y ai pas pensé", a dit en riant M. Temer au Palais de l'Alvorada, sa résidence officielle à Brasilia.

Il a défendu sa stratégie de relance de l'économie dont plusieurs mesures qui faciliteront, selon lui, l'accès au crédit pour les consommateurs.

Il devait ensuite recevoir des syndicats pour leur expliquer le projet d'assouplissement du marché du travail.

afp/rp