Montréal (awp/afp) - La Banque centrale du Canada a annoncé mercredi le maintien à 0,25% de son taux directeur malgré l'inflation invoquant les conséquences du variant Omicron du Covid-19 sur l'économie, mais ouvert la porte à une augmentation en mars.

La banque centrale indique dans son communiqué avoir "décidé de mettre fin à son engagement exceptionnel à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher".

"Le moment et le rythme des hausses seront guidés" par le niveau d'inflation précise-t-elle alors qu'en décembre les prix ont atteint un plus haut depuis 30 ans à 4,8% bien loin de la cible des 2% établie par la banque centrale.

Cette dernière a d'ailleurs revu à la hausse ses prévisions, estimant que l'inflation serait de près de 5% dans la première moitié de l'année et autour de 3% en fin 2022. La cible pourrait être atteinte seulement en milieu d'année 2023 et non plus fin 2022 comme attendu.

La banque observe une "inflation à la hausse dans la plupart des régions" du monde, en raison notamment de la forte demande en biens et relève que les prix du pétrole sont au-dessus des niveaux prépandémie.

"La banque du Canada a jugé que dans le contexte d'une nouvelle vague de la pandémie, ce n'était pas le moment de se lancer dans un cycle de hausse des taux (...) mais elle n'a laissé aucun doute quant aux hausses des taux à venir", a estimé Avery Shenfeld, analyste de CIBC Economics.

"Le variant Omicron pèse sur l'activité en ce premier trimestre", note par ailleurs la banque, ajoutant toutefois qu'il "devrait être moins dommageable pour l'économie canadienne que les précédents" variants.

Dans ce contexte, la banque a tout de même revu à la baisse ses prévisions de croissance, tablant sur 4% cette année et environ 3,5% en 2023.

De l'autre côté de la frontière, la banque centrale américaine (Fed) devrait également donner mercredi le signal d'un relèvement des taux en mars, le premier depuis deux ans, afin de contrer l'inflation.

afp/rp