par Alexander Cornwell et Tim Hepher

DUBAI/PARIS, 11 mars (Reuters) - Les compagnies aériennes nord-américaines et du Moyen-Orient, ont continué de faire voler leurs Boeing 737 MAX 8 lundi, au lendemain du crash impliquant l'un d'entre eux, après avoir obtenu l'assurance du premier constructeur aéronautique mondial que son appareil était sûr.

Dimanche, un avion d'Ethiopian Airlines assurant la liaison entre Addis-Abeba et Nairobi s'est écrasé, tuant les 157 personnes à bord, dont neuf Français et de nombreux autres Occidentaux.

La catastrophe, la seconde en un peu plus de quatre mois impliquant le modèle le plus récent du Boeing 737, l'avion de ligne le plus vendu au monde, a conduit la compagnie éthiopienne, mais aussi la Chine et l'Indonésie, à suspendre les vols de MAX 8.

Les compagnies à bas coûts comme l'américaine Southwest et la compagnie du Golfe flydubia, qui assurent des vols court-courrier, ont pour leur part déclaré qu'elles continueraient à faire voler leurs 737.

"Nous restons confiants dans la sécurité et la navigabilité de notre flotte de plus de 750 avions Boeing", a dit Southwest. Le groupe, basé à Dallas, exploite la plus grande flotte de MAX 8 avec 31 appareils.

La plupart des autres transporteurs ont indiqué ne pas avoir l'intention de clouer leurs avions au sol, une décision qui, selon les analystes, leur coûterait cher.

Boeing, dont le titre a terminé en baisse de 5,36% lundi à Wall Street, a déclaré qu'il ne disposait jusqu'à présent d'aucune élément pour émettre de nouvelles directives à l'intention des transporteurs.

Les analystes ont estimé que cela impliquait également que les compagnies aériennes seraient incapables de récupérer les pertes résultant de l'immobilisation de ces avions.

"Tant que l'avion sera considéré comme étant en état de navigabilité par le processus de certification - ce qui, dans ce cas, signifie principalement la Federal Aviation Administration - les compagnies continueront à le faire voler", a déclaré James Halstead, associé chez Aviation Strategy.

American Airlines a également apporté son soutien à l'appareil, vendu 112 millions de dollars au prix catalogue, soit un prix net de quelque 50 millions de dollars après les rabais consentis, selon des sources du secteur.

Des sources du secteur ont estimé que la pression pourrait augmenter sur les autorités américaines pour qu'elles réagissent aux conclusions préliminaires de l'enquête. La secrétaire américaine aux Transports, Elaine Chao, a déclaré que Washington examinait les accidents du 737 MAX 8 "très sérieusement".

En octobre dernier, un 737 MAX de la compagnie aérienne indonésienne Lion Air s'est abîmé en mer, faisant 189 morts. (Avec Brenda Goh à Shanghai, Stella Qiu à Pékin, David Shepardson à Washington, Jamie Freed à Singapour, Tracy Rucinski à Chicago Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité Juliette Rouillon)