A Paris, le CAC 40 affiche en clôture une hausse de 0,55% (30,89 points) à 5.684,33 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,91% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,58%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,4%, le FTSEurofirst 300 0,6% et le Stoxx 600 0,59%. Ce dernier affiche ainsi sa meilleure clôture depuis mai 2018.

Conformément aux attentes, la BCE a laissé sa politique monétaire inchangée tout en réaffirmant qu'elle pourrait l'assouplir encore si nécessaire et son président, Mario Draghi, a tiré un bilan positif de son mandat de huit ans, qui s'achèvera dans une semaine. Ces annonces et ce discours n'ont pas perturbé les marchés actions, laissant le champ libre à la tendance haussière déjà à l'oeuvre en fin de matinée.

"Le président de la BCE a surtout insisté sur les risques à la baisse de l'économie européenne (en se basant notamment sur les derniers PMI) et sur l'incapacité de l'inflation à revenir sur les niveaux souhaités, comme pour répondre à distance à tous ceux, y compris en interne, qui lui reprochent sa politique trop expansionniste", explique Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Les actions ont par ailleurs profité de l'accalmie temporaire observée sur le front du Brexit, qui entretient l'espoir d'un report de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Les 27 pays partenaires de Londres n'ont pas encore pris de décision sur le sujet et dans l'entourage du Premier ministre britannique, Boris Johnson, on assure que le pays finira par quitter l'Union européenne selon les termes de l'accord négocié avec Bruxelles.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro, malgré un léger mieux dans le secteur manufacturier allemand, sont inférieurs aux attentes, l'indice PMI "flash" composite de la région ressortant à 50,2 alors que le consensus le donnait à 50,3.

Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage affichent une baisse inattendue à 212.000, les commandes de biens d'équipement industriel montrent une baisse plus marquée qu'anticipé en septembre et les ventes de logements neufs ont baissé le mois dernier, tout comme leur prix de vente médian.

VALEURS

Parmi les poids lourds de la cote européenne, Daimler a gagné 3,25% après l'annonce d'une augmentation de 8% de son bénéfice d'exploitation au troisième trimestre. A l'opposé, Nokia a chuté de 23,35%, de loin la plus mauvaise performance du Stoxx 600, après avoir abaissé ses prévisions pour cette année et l'an prochain.

A Paris, le titre STMicroelectronics s'est adjugé 8,6% après avoir battu le consensus alors que le cours de TechnipFMC a cédé 10,8%, les résultats du groupe parapétrolier franco-américain ayant déçu les analystes.

A noter aussi, la progression de 9,87% d'Atos. Le groupe informatique, qui a confirmé ses objectifs 2019, a annoncé la scission des fonctions de président et de directeur général en raison du départ programmé de son PDG actuel, Thierry Breton, nouveau candidat de Paris au poste de commissaire européen réservé à la France.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en ordre dispersé, le Dow Jones cédant 0,1% alors que le Standard & Poor's 500 progressait de 0,2% et le Nasdaq Composite de 0,8%.

Le chimiste Dow (+2,49%) et le géant des logiciels Microsoft (+2,00%) profitaient de résultats et de prévisions solides mais 3M (-4,18%), qui a réduit ses objectifs, et Twitter (-19,04%), qui a raté le consensus, étaient sanctionnés.

CHANGES

L'euro a cédé du terrain après les chiffres globalement inférieurs aux attentes des PMI "flash" et les annonces de la BCE, dont les cambistes semblent avoir surtout retenu la possibilité d'un assouplissement monétaire accru.

Au moment de la clôture des marchés actions, la monnaie unique cédait % face au dollar à 1,1095 alors qu'il avait brièvement dépassé 1,1160 en début de séance.

La livre sterling subissait elle aussi un repli marqué, de 0,8% face au dollar et de 0,45% face à l'euro, rattrapée par les doutes sur le calendrier du Brexit et la possibilité d'élections anticipées au Royaume-Uni.

Ces accès de faiblesse de l'euro et de la livre permettaient au billet vert de gagner 0,25% face à un panier de devises de référence.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée en légère baisse à -0,404% et son équivalent français est retombé sous -0,1%.

De l'autre côté de l'Atlantique, le repli est plus marqué: le rendement des Treasuries à dix ans cède près de deux points de base, sous 1,74%, et se dirige vers sa troisième séance consécutive de baisse.

PÉTROLE

Le prix du baril est en hausse à New York au lendemain de l'annonce d'une diminution inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis, qui l'emporte sur les craintes pour la demande mondiale.

Le Brent, qui avait déjà bondi de 2,5% mercredi, gagne 0,56% à 61,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,57% à 56,29 dollars.

A SUIVRE VENDREDI:

La séance de vendredi sera animée entre autres par l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne et par celui de la confiance du consommateur aux Etats-Unis.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)