Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris restait en retrait vendredi à la mi-journée (-0,18%), la circonspection dominant parmi les investisseurs concentrés sur le sommet européen à l'issue cruciale pour le continent.

A 12H56 (10H56 GMT), l'indice CAC 40 refluait de 9,38 points à 5.075,90 points. La veille, il avait fini en repli de 0,46%.

La cote parisienne a débuté à l'équilibre avant de fléchir légèrement.

Wall Street se préparait de son côté à ouvrir en hausse. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 0,29%, celui sur l'indice élargi S&P 500 de 0,43% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,99%.

La séance est "marquée par le sommet extraordinaire européen" qui "doit permettre, en principe, aux 27 dirigeants de l'UE de franchir une étape décisive dans la mise au point du plan de relance de 750 milliards d'euros", a observé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Si les désaccords apparaissent encore significatifs à l'issue du sommet, l'UE court alors le risque de saper le regain de confiance des dernières semaines dans la capacité des pays membres à faire preuve d'unité", a-t-il ajouté.

"La pression est sur l'UE", a également souligné John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

"Qu'on se le dise, a-t-il poursuivi, aujourd'hui un accord entre tous les membres de l'Union européenne est loin d'être conclu, car les dissensions sont encore trop fortes".

Cependant, selon lui, "il aura lieu tôt ou tard, car l'impact du coronavirus sur l'économie sera bien plus important qu'escompté aujourd'hui par les gouvernements. Lorsqu'il sera signé, il faudra alors se précipiter sur la +vieille Europe+ qui renaîtra économiquement de ses cendres. Avec la rare bénédiction de l'Allemagne".

Au lendemain d'une réunion de la BCE qui n'a pas apporté de nouveauté, les espoirs des investisseurs sont donc plus que jamais focalisés sur les instances européennes.

Les "interrogations concernant les relations sino-américaines" et "le retour des cas de coronavirus dans plusieurs régions du monde" restent toutefois aussi dans l'esprit des opérateurs de marchés, a ajouté M. Plassard.

Du côté des indicateurs, aux États-Unis les mises en chantier de logements et la confiance des consommateurs (Université du Michigan) sont à l'agenda.

STMicroelectronics recherché

Sur le terrain des valeurs, STMicroelectronics prenait la tête de l'indice CAC 40, avec une hausse de 3,05% à 26,35 euros, bénéficiant notamment des annonces positives de l'équipementier télécoms suédois Ericsson qui publie des résultats en hausse au deuxième trimestre et maintient ses prévisions.

Ubisoft en revanche souffrait encore (-5,26% à 66,66 euros) alors que l'éditeur a fait une présentation d'un jeu jugée décevante par le marché le week-end dernier et qu'il se débat toujours dans un scandale de harcèlement sexuel.

Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) décollait de 17,24% à 1,31 euro. Le groupe de spiritueux, toujours en grande difficulté, a annoncé des "avancées" dans sa recherche de financements, notamment via la cession de ses activités en Pologne et un accord avec son actionnaire majoritaire.

Boiron s'enfonçait de 14,79% à 33,70 euros, pénalisé par des ventes en léger repli au premier semestre. Le fort recul qui se poursuit en France est compensé par une croissance à l'international, mais la crise sanitaire a pesé au deuxième trimestre.

afp/al