par Trevor Hunnicutt et Lisa Lambert

WILMINGTON, Delaware/WASHINGTON, 30 décembre (Reuters) - Un premier cas du variant hautement contagieux du coronavirus apparu en Grande-Bretagne a été détecté mardi dans l'Etat du Colorado, alors que le président élu Joe Biden a déclaré que la vaccination de la plupart des Américains pourrait prendre des années du fait de la lenteur actuelle du processus.

Le pessimisme affiché par le futur locataire démocrate de la Maison blanche pourrait être destiné à atténuer les espoirs d'une fin prochaine de l'épidémie, alors qu'il sera investi le 20 janvier, tout en envoyant au Congrès le message que son administration aura pour objectif d'augmenter les dépenses destinées à la distribution du vaccin et au dépistage du virus.

S'exprimant à Wilmington dans le Delaware, où il réside, Joe Bien a souligné que près de deux millions de personnes avaient à ce jour été vaccinées, soit dix fois moins que l'objectif que le président républicain sortant Donald Trump avait promis d'atteindre d'ici la fin de l'année.

"Comme je le craignais (...) les efforts déployés pour distribuer et administrer le vaccin ne sont pas aussi importants que ce qui était prévu", a-t-il dit. Au rythme actuel, "cela prendra des années, pas des mois, pour vacciner la population américaine", a ajouté l'ancien sénateur et vice-président.

Peu de temps après la prise de parole de Joe Biden, le gouverneur du Colorado, Jared Polis, a annoncé via Twitter que son Etat avait découvert un cas du variant du coronavirus détecté pour la première fois en Grande-Bretagne.

Joe Biden s'est engagé à ce que 100 millions de doses soient inoculées d'ici le 100e jour de sa présidence. Il a déclaré mardi que cet objectif nécessitera de "multiplier par 5 ou 6 le rythme actuel" des vaccinations.

"Même si nous accélérons le rythme des vaccinations avec un million de doses administrées chaque jour, cela prendra encore des mois pour que la majorité de la population des Etats-Unis soit vaccinée", a-t-il poursuivi, ajoutant que la situation pourrait ne pas évoluer positivement avant "courant mars".

Dans la journée, la vice-présidente élue Kamala Harris a reçu le vaccin en direct à la télévision, une démarche visant à rassurer la population, quand bien même elle a prévenu qu'il faudrait des mois pour que tous les Américains y aient accès.

Joe Biden a érigé durant la campagne électorale la lutte contre le coronavirus comme sa priorité, alors que l'épidémie a infecté plus de 19 millions de personnes aux Etats-Unis et causé plus de 334.000 décès à travers le pays.

Donald Trump, hospitalisé début octobre après avoir contracté le virus, a souvent minimisé la dangerosité de la crise sanitaire. (Trevor Hunnicutt à Wilmington et Lisa Lambert à Washington, avec Susan Heavey et David Brunnstrom à Washington; version française Nicolas Delame et Jean Terzian)